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Blogue de Hélène Arsenault


mardi 14 juin 2011

Ce qui fait un écrivain

Suite à un billet très intéressant ici, j'essaie de me replonger dans mon enfance pour me remémorer comment l'idée m'est venue pour la première fois d'écrire. Je me rappelle qu'en troisième année, mon professeur nous faisait travailler sur un petit journal de classe qu'elle copiait et nous distribuait, peut-être mensuellement? J'étais un contributrice assidue, toujours empressée d'écrire une petite histoire, un compte-rendu ou n'importe quoi. C'est à ce moment que j'ai eu la piqûre et que j'ai énoncé: Je veux devenir écrivaine.

Bon. Par la suite, ça c'est gâté. Je ne me rappelle pas pourquoi ni comment, mais j'ai bifurqué, et drôlement. J'étais une petite fille à l'imaginaire très actif, j'étais dissipée et influençable. J'étais bonne à l'école aussi à l'adolescence ça m'a apparût évident d'aller en sciences pures, puisque j'y excellais. La leçon que j'ai apprise bien plus tard fut que ce n'est pas parce que tu es bon à quelque chose que tu dois forcément t'y consacrer, ou aimer ça. Peut-être que c'est juste une aptitude, mais si le cœur n'y est pas, éventuellement l'énergie fait défaut. J'aurais vraiment dû faire appel à un conseiller en orientation, mais ça ne m'a même jamais effleuré l'esprit! Comme bien d'autres gens, mon parcours, bien qu'insolite, m'était nécessaire.

Peut-être notre vocation se révèle-t-elle dès l'enfance, et je crois que c'est très plausible. Mais comme disait Raymond Queneau, écrivain et éditeur, « le professionnel de l’écriture a déjà conscience de ce que c’est que l’écriture, le métier, le travail de l’écrivain et que ce qu’il écrit est destiné à être publié ». Contrairement à l’amateur, il s’agit de quelqu’un « qui ne pense pas qu’à soi-même, qui n’écrit pas pour son propre plaisir, qui n’écrit pas pour se soulager. »

Pour ma part, je ne sais pas si la définition de Queneau est juste, mais j'ai tendance à croire également le point de vue de Dominique Aury lorsqu'elle stipule que: « Il se trouve qu’un beau jour quelqu’un a la chance d’être écrivain, c’est tout, lâche-t-elle. La chance d’être écrivain, ça ne se définit pas. C’est d’avoir à la fois quelque chose à dire et le moyen de le dire, d’avoir à la fois un sujet et un langage, d’avoir surtout quelque chose d’assez intense à exprimer, ou plutôt une force assez grande pour l’exprimer, parce que tout le monde a quelque chose à dire. »

La différence entre ces points de vues, c'est la longévité. Alors que l'une décrit l'écrivain de passage, donc éphémère ou même opportuniste, Queneau lui s'associait aux écrivains de carrière, et c'est à cette catégorie que j'aspire adhérer.

En conclusion, à part les souvenirs d'enfance encore flous, je crois bien être une écrivaine! Au fond, c'est l'avenir qui nous le dira, non? 

dimanche 5 juin 2011

Des fois, j'ai peur un peu...

Vendredi fut mon premier contact avec le système scolaire du primaire depuis ma vie d'adulte. Ma grande aura cinq ans cet été, et avec cette fête vient la grande étape de la rentrée à la maternelle. J'ai eu droit à ma première visite des lieux en compagnie de ma grande, à notre première liste scolaire trop longue et complexe (la maternelle n'est plus ce qu'elle était) et une bonne frousse.

Oui oui, savez-vous qu'ils distribuent des pamphlets à la maternelle maintenant? Et deux fois plutôt qu'une, je l'ai entendu de la bouche de la directrice adjointe elle-même. On me dit que je ne peux constamment surveiller le langage de ma fille, que tôt ou tard lorsqu'elle arrive à l'école surtout, elle ramènera des choses pas très jolies à la maison (et c'est déjà commencé d'ailleurs), mais je m'attendais à ce que le personnel enseignant donne l'exemple. Suis-je bête! Et avec l'éducatrice du service de garde qui m'affirmait que l'enveloppe d'informations était plutôt légerte, je me suis dis qu'on pourrait bien y glisser un dictionnaire, si elle la trouvait si légerte que ça...

Bon, ce n'est pas que je passe mes journées à pointer du doigt les petites digressions linguistiques, loin de là, et on pourrait me lancer que je ne devrais pas jeter la première pierre, et pourtant je m'attends à ce qu'un professionnel connaisse au moins la vocabulaire relié à son domaine. Dans le cas d'enseignants, je suis peut-être un peu sévère, mais il faut dire qu'ils se posent en spécialistes du savoir devant nos enfants. Mais lorsqu'une professeure de gymnastique envoie toutes ses élèves sur la trampoline, je me surprends tout de même que personne sur son chemin de gymnaste lui ait inculqué le genre correct de cet appareil. Et alors que je commence à corriger ma fille, c'est elle qui sera pointée du doigt parce qu'elle n'utilise pas les mêmes termes que tous le monde. Ironique, n'est-ce pas. Mais il faut bien commencer quelque part, me dis-je!

mercredi 1 juin 2011

La profession du don de soi

Ce soir j'ai eu le privilège d'assister à une soirée spéciale en l'honneur de nombreux bénévoles de carrière à la ville de Longueuil (et arrondissements). Magnifique et très inspirants de voir tous ces gens s'impliquer dans leur communauté à différents niveaux, que ce soit par passion dans un domaine particulier, par simple plaisir ou envie de se rendre utile, ou encore pour briser l'ennui. Mais ce qu'ils avaient tous en commun était qu'ils persévéraient à jouer ce rôle important depuis longtemps, 5, 10, 15, 20, 25 et même jusqu'à... 50 ans! Vous imaginez, vous, s'investir comme bénévole durant tout une vie, sans attendre quoi que ce soit en retour, simplement pour faire une différence? Ça c'est de l'altruisme comme on en voit rarement. Mais n'allez pas vous imaginez qu'il ne s'agissait que de têtes blanches, il y avait aussi de la relève dans tout ce beau monde endimanché pour recevoir une plaque des mains de la mairesse.  OK, peu de relève, mais il y en avait!

C'était tout simplement admirable et je tenais à leur lever mon chapeau.

Le bénévolat est arrivé à un moment dans ma vie où je me sentais un peu perdue entre deux emplois, entre deux grossesses, où je tentais de me redéfinir. Mon implication m'a permis de rencontrer des personnes vivant les mêmes choses que moi, partageant mes valeurs et philosophie de vie. Et maintenant que je suis plus solide sur mes deux pieds et que je connais ma destination, je continue et j'adore ça.