Description

Blogue de Hélène Arsenault


lundi 23 décembre 2013

Les éclairs au chocolat

Chaque année à Noël je prépare des éclairs au chocolat et des choux à la crème, vieille recette familiale du temps des fêtes. Je nappais les choux de chocolat un peu plus tôt, après les avoir fourrés de crème fouettée, et j’ai été envahie d’une douce nostalgie.

Je revois ma mère affairée à la même tâche, les sourcils froncés, les lèvres crispées témoignant de sa concentration à la tâche. Ses cheveux gonflés au séchoir, sa frange roulée au fer, ses yeux bleu clair ne quittant pas le plan de travail, son air farouche lorsqu’on s’approchait pour tenter d’obtenir un petit échantillon, comme le goûteur de Cléopâtre.

Il me semble que c’est ma grand-mère maternelle qui a établi cette tradition des éclairs à Noël. Brasser la pâte à choux, surtout lorsqu’on en fait 3-4 recettes à la fois, ça travaille les biceps. Avec le temps, ça devenait de plus en plus difficile pour ma grand-mère de les préparer, aussi ma mère l’aidait. Ma grand-mère est décédée à 86 ans, et nous offrait toujours ses éclairs au chocolat tous les Noëls. Bien sûr, durant les dernières années, ma mère faisait tout, grand-maman se contentait de superviser, mais on les appelait toujours les éclairs de grand-maman.

Depuis 10 ans maintenant, ma mère se bat contre un cancer. Ça lui a donné un sacré coup de vieux, comme on dit. Après l’épisode de 2005, nous avons eu droit à un répit, mais ce n’était que ça. La tumeur est revenue en force cette année. Ma mère recommence donc ses traitements de radiothérapie, de chimiothérapie, d’effets secondaires et de désagréments. J’habite loin et je regrette de ne pas être plus présente pour l’aider. Mais ce soir, lorsque je préparais mes pâtisseries comme elle me l’a montré, ce n’est pas l’image de la femme voûtée, aux cheveux clairsemés et à l’œil hagard qui me venait spontanément à l’esprit. Non, je me remémorais la maman d’autrefois, avant la maladie, celle de qui j’ai tant appris, et ça m’a fait du bien.

Les traditions ancrent en nous les plus beaux souvenirs.


Joyeuses fêtes à tous! 

jeudi 28 novembre 2013

Herland de Charlotte Perkins Gilman

J’ai déjà parlé ici du cours sur les classiques de la science-fiction et du fantastique/fantasy auquel je suis inscrite depuis l’été. Puisque j’ai manqué de temps pour les lectures obligatoires, je me suis réinscrite à l’automne. Les lectures me fascinent de plus en plus. Ainsi, je viens de découvrir Charlotte Perkins Gilman et son roman Herland, que l’on nous présente comme possiblement le premier ouvrage féministe de la science-fiction, paru en 1915 dans un journal de type « Pulp fiction » puis réédité. Il s'agit d'un roman utopiste qui remet en cause la façon dont la société nous façonne, hommes comme femmes, dans un rôle donné.

Ce roman (dont je n’ai pas trouvé la traduction) décrit les aventures de trois jeunes hommes qui partent à la découverte de ce qu’ils appellent « Herland », littéralement la « Terre des femmes ». Intrigués par les légendes, ils survolent par avion une vallée complètement isolée du reste du monde, où ils se posent pour faire connaissance avec les habitantes. Chacun spécule sur ce qu’ils y trouveront, s’il s’agit bien d’un monde strictement habité par des femmes, bien qu’ils n’y croient pas totalement. Comment un groupe de femmes, ce sexe faible, pourrait-il survivre sans mâles pour leur dire quoi faire? Elles doivent passer leurs journées à se crêper le chignon!

Bien sûr, leur déconfiture arrive bien assez tôt dans le récit d’une rare intelligence, surtout considérant l’époque. On y découvre non seulement une société strictement féminine, qui s’est développée par obligation et non par choix, mais une communauté utopiste vivant retranchée du monde, en autarcie. Au fil du récit, nous apprenons comment, il y a 2000 ans, la vallée s’est refermée sur elle-même suite à un tremblement de terre. Les hommes étant presque tous partis à la guerre, les seuls représentants de la gent masculine qui restaient étant des esclaves. Ils se sont rapidement rebellés, et furent tués par ces pauvres femmes sans défense.

Ces survivantes croyaient faire face à l’annihilation, mais un jour l’une d’entre elles est devenue enceinte, par un curieux phénomène de pathogenèse (qui existe effectivement dans la nature). L’Immaculée Conception. Cette mère a engendré cinq filles, elles aussi capables de pathogenèse, et ainsi la communauté s’est reproduite. Étant donné que le milieu de vie comportait d’importantes limites physiques, ces matriarches en sont venues à contrôler les naissances et à optimiser chaque recoin de leur terre pour la rendre habitable à long terme pour les générations futures.

Voilà toute la beauté de cette histoire. Charlotte Perkins Gilman décrit une société qui valorise tant la maternité et les générations à venir, que chaque geste posé l’est par amour pour eux. « On n’hérite pas de la terre de nos parents, on l’emprunte à nos enfants », disait St-Exupéry, selon certaines sources, d’autres citent un grand chef indien, j’ignore lequel a raison.

Dans ce milieu matriarcal, l’enfant se trouve au centre de tout, aussi l’environnement prime, l’enseignement consiste en un jeu perpétuel auquel on accorde la plus grande réflexion. Grâce à cet enseignement, on découvre les talents et intérêts de ces enfants, qui ne s’en portent que mieux. Puisqu’il n’y a pas de sexualité implicite à cette société de femmes (pas lesbiennes non plus), elles ne forment pas non plus de partenariat avec une seule personne, mais partagent leur existence, leur joie et leur amour avec toutes.

Les trois visiteurs en prennent pour leur rhume, surtout le plus macho des trois qui possède des idées très arrêtées sur ce qu’il conçoit comme le rôle de la femme, et la fonction de l’homme en relation avec son épouse. Une fois que l’on retranche ces rôles artificiels de l’équation, il ne reste plus grand-chose de ce phallocrate. Les autres s’en sortent à peine mieux. Un deuxième, au contraire du premier, idéalise la femme, la place sur un piédestal, et la traite comme un objet précieux à protéger. Ces femmes travaillent de leurs mains, réfléchissent mieux que ces garçons et possèdent une rare sagesse, aussi elles n’apprécient pas le traitement. Le troisième, quant à lui, le narrateur, est un sociologue avisé, qui préfère observer et consent à considérer ces femmes comme des personnes à part entière, égales à l’homme en tout point. Lui arrive à former une relation d’amour avec l’une d’entre elles, une relation basée sur l’admiration mutuelle et le respect.


À mon avis, c’est une œuvre magistrale, non seulement d’un point de vue féministe, mais bien sociétal. Beaucoup a changé dans nos perceptions depuis que ce livre a été écrit, il y a plus de cent ans, mais certaines choses demeurent. Cet ouvrage me rappelle qu’il est facile de se laisser façonner par le regard des autres et de s’oublier dans le processus. Aussi qu’au final, les hommes comme les femmes ont besoin d’un ou d’une partenaire avec qui tout partager, dans le respect et l’admiration, et à ce titre, Herland est toujours d’actualité.  

jeudi 21 novembre 2013

Surveillez cette valise blanche à fleurs rouges!

C'est le temps du pèlerinage annuel au salon du livre de Montréal. J'ai été malade toute la semaine mais je devrais être assez en forme pour passer une journée au salon demain, vendredi le 22 novembre (pas de bisous!). Donc, si vous voyez passer la valise blanche à fleurs rouges sur roulettes qui contient mes livres à faire dédicacer, mes nouveaux achats et effets personnels, regarder juste devant et je devrais être là, perdue dans la surstimulation visuelle et auditive!

Au plaisirs de vous y croiser.

vendredi 15 novembre 2013

Mon pseudo nanowrimo

Depuis 2010, je m'inscris chaque année au défi Nanowrimo au mois de novembre. Ça m'a permis d'écrire un deuxième tome à la suite de mon premier roman fantastique, toujours en chantier, ainsi que deux autres histoires de plus de 50 000 mots en un seul mois par an. L'exercice m'a apporté la discipline, et le plaisir incomparable de se jeter à corps perdu dans une première épreuve, résistant à l'envie de se censurer, puisqu'il faut rencontrer le quota de mots à chaque jour qui passe. Pas le temps de se questionner, de tergiverser, de procrastiner. J'écris, c'est tout.

Comme je l'avais annoncé l'an dernier par contre, c'était peut-être mon dernier Nanowrimo. J'ignore si je vais y souscrire à nouveau, plus tard peut-être, mais pour l'instant ça n'aurait pas été très productif, mon premier objectif étant de terminer ce fichu de premier tome sur lequel je bûche depuis des années, et qui est presque terminé. J'ai donc décidé de profiter du mois de novembre pour l'achever, puisque ma famille est déjà habituée à me voir me consacrer à l'écriture à 100% durant ce mois de l'année, ça me procure le momentum nécessaire à l'achèvement de mon roman. Si tout se passe comme je l'entend, j'aurais terminé à la fin novembre pour l'envoyer à mes lecteurs bêta.

Voilà pourquoi j'ai été très absente sur mon blogue dernièrement, comme sur le médias sociaux, et vous saurez maintenant que c'était pour une bonne cause. Je dois dire que c'est aussi très libérateur de se couper ainsi des médias sociaux durant une période donnée. De temps à autres, j'y jette un coup d'oeil, clique sur "j'aime" ou partage un vidéo, une photo, sans plus. C'est fou ce que ça peut ressourcer, d'être déconnectée du monde durant un temps, pour se connecter sur soi.

Sur ce, je vous laisse, j'ai un perso à griller moi!

vendredi 18 octobre 2013

Assez des campagnes de peur!

J’ai peur des gens qui ont peur. Affolés de tout et de rien, emprisonnés dans un carcan de craintes, ils regardent le monde derrière ce voile obscurcissant.

Et si on lui opposait l’amour? En se mettant à la place de l’autre, en le regardant avec le cœur, on a vite fait de le comprendre, de s’expliquer ses gestes, et de l’aimer pour qui il est et ce qu’il a vécu. Ainsi il devient plus facile d'amorcer un véritable dialogue, de faire valoir son point de vue.

En ce moment, je me sens entourée de campagnes de peur. On tente de me convaincre que telle infamie n’entraînera que du mal, et les tenants de l’opposition agissent exactement de la même façon, avec un discours inverse. Cessons les inepties, que diable!

À titre d’exemple, la vaccination des tout petits. Vous pensiez à autre chose, n’est-ce pas? Et vous n’avez pas totalement tort.

Un camp, la science et la médecine, tente de me convaincre du bien-fondé de cette grande percée du vingtième siècle : la vaccination. En protégeant la population, on a pu éradiquer certaines maladies infantiles, réduire beaucoup d’autres, et éviter des morts et d’importantes séquelles à long terme. Voilà un beau discours, mais la raison pour laquelle on l’entend de plus en plus, c’est que ses défenseurs craignent que la population cesse de se faire vacciner, et à ce moment on se trouve aux prises avec un sérieux problème de santé publique, comme une pandémie. Alors, rendons le message le plus effrayant possible, parce que si les gens cessent une seconde de trembler, ils risquent de minimiser l’importance du vaccin et sa protection à l'échelle de la société. Tout est une question de statistiques.

Mais les anti-vaccineux y vont d’arguments à plus petite échelle. Est-ce que ce vaccin est sécuritaire pour mon enfant, pour moi? Qu’est-ce qu’il contient? Ces produits s'avèrent-ils dangereux? Quels sont les effets secondaires qui ont été observés dans la population? Et c’est là que le bât blesse, puisqu’on a tendance à s’attarder sur chaque cas ou quelque chose à mal tourné, ou il y a eu des morts ou des effets indésirables importants, se disant que JE pourrais être le prochain, ou pire, mon enfant. Ce sont des questions et des préoccupations valides. N’empêche, la personne qui choisit de ne pas faire vacciner son enfant, dans notre société, bénéficie de la protection globale des autres. Ils crient haut et fort que les maladies causent moins de torts que les effets secondaires « rapportés » et « non rapportés » possibles des vaccins, puisque leurs enfants n’ont jamais été vraiment malades. Chance, ou opportunisme? Si tout le monde suivait leur exemple, où en serait-on? Qu'en est-il des médicaments, opérations et autres avancées médicales, si on n'avait plus confiance dans le corps médical, nous serions laissés a nous-mêmes. J’ai travaillé quelques mois en études cliniques, et je peux vous dire que je n’accorde pas ma confiance à 100 % au système médical qui, comme bien d’autres, comporte des failles. Par contre, je continue de faire confiance à mon médecin, en tant que conseiller avisé et non un maître absolu devant lequel je me prosterne, attendant ses divines instructions.

D’un côté comme de l’autre, on a peur. Peur de ce qui pourrait arriver si… Moi, j’aimerais juste qu’on me donne de vraies réponses sans tenter de me convaincre, ou de me faire peur. J’apprécie lorsqu’on me dirige vers des pistes de solution, sans me tenir par la main, ou prendre des décisions à ma place. Ainsi, l’idée que je me ferai à l’aide de documentations et de réflexion se verra solide et étoffée, basée sur mes valeurs et celles de ma famille. Chacun a le droit de décider pour lui-même. Laissons donc la peur de côté une minute, et allons au fond des choses, là où la vérité ne cherche qu’à éclore. Si avant de s’enflammer, on réfléchissait et on considérait la position adverse, il y aurait bien moins de conflits et davantage de solutions saines, ne croyez-vous pas?


Information, désinformation. Malheureusement, on ne vit pas dans une société idéale. Un jour peut-être…

vendredi 4 octobre 2013

Les paroles restent, les écrits s'envolent

La semaine passée, j’ai reçu la visite de mes parents. Mon père venait de faire un grand ménage dans mon ancienne chambre qui lui sert maintenant de bureau, et il a trouvé enfoui au fond de mon garde-robe tout un tas de paperasses qu’il m’a rapporté pour que j’en dispose à ma guise.

Parmi les enveloppes qui sentent le moisi, je retrouve plusieurs vieux bulletins scolaires, des travaux, des mentions d’excellence et autres prix académiques, des certificats et notes de cours de mes années au sein des cadets de l’armée, ainsi que mon application pour le collège militaire, en cinquième secondaire. Le plus drôle est sans contredit une autobiographie que j’ai écrite en premier secondaire, et que je n’arrive plus à retrouver dans la pile ce matin, comme si elle s’était volatilisée. J’aurais aimé en citer quelques phrases, alors vous vous en tirez à bon compte, pour cette fois.

Tandis que je feuilletais toutes ces archives inestimables, j’ai fait quelques constats (outre le fait que les bulletins ont bien changé) :
Un — Depuis le tout premier bulletin jusqu’à l’âge adulte, j’ai toujours eu de très bons résultats et d’excellents commentaires de mes professeurs qui n’avaient que de bons mots à dire sur mon travail et mon comportement.
Deux — la seule chose dont ma mère se rappelle depuis toutes ces années, c’est ce professeur de religion en secondaire deux, une sœur, qui l’avait appelée à la maison pour lui dire que j’étais impolie, que je répondais en classe, et qu’en bref j’étais plutôt mal élevée. On serait portés à croire que c’était l’adolescence, mais il n’en est rien. Selon moi, et en toute objectivité totalement subjective, je crois encore aujourd’hui que mon comportement exceptionnel durant ses classes relevait du professeur. Je n’ai jamais vraiment pifé cette sœur trop rigide, qui me mettait tout sur le dos parce que je riais chaque fois que mon voisin de classe faisait le pitre, mais lorsqu’elle se retournait, il jouait l’enfant de choeur. Au final, c’était toujours moi qui écopais, trop ricaneuse pour passer inaperçue.

Donc, en relisant mes vieux bulletins, vous excuserez mon éclat de rire en tombant sur cette note d’un de mes professeurs du primaire : « Fillette polie et délicate, toujours à son affaire. » Puis plus tard dans l’année scolaire : « Hélène est toujours intéressée! Hélène se conduit très bien. »  D’où mon troisième constat : Les écrits s'envolent, les paroles restent? Je crois qu'il est important de valoriser les bons coups des enfants et d’éviter de ressasser les moins bons moments, c’est ainsi que l’estime se bâtit ou se démolit. J’y suis particulièrement sensible, et je passe par toute une gamme d’émotions en réalisant d’où je viens, et le chemin parcouru, et qu'est-ce qui reste en mémoire après toutes ces années.  

J’en ai eu, des institutrices avec du flair. Durant ma toute première année scolaire, le professeur m’avait donné la côte « Digne de mention », soit la meilleure évaluation possible, dans les rubriques Savoir parler, lire et écrire, dépassant les attentes. Apparemment, elle avait dit à ma mère qu’elle me voyait en lettres, tandis qu’elle avait prédit à ma sœur une carrière dans les chiffres. Ma sœur allait étudier en administration pour devenir comptable, tandis que je m’obstinais avec les sciences. Ma mère n’a partagé cette information avec moi que lorsque j’ai abandonné mon doctorat après un an, et que je lui ai confié vouloir écrire. Mieux vaut tard que jamais, pourrait-on dire, mais j’ai fini par le savoir et ça m’a fait plaisir.

Tout ceci pour dire que si les enseignants possèdent une réelle influence sur nos enfants, ce sont les parents qui restent, tout au long de leur vie, ceux à qui les enfants veulent plaire, ressembler ou de qui ils souhaitent se distinguer. Je choisis d’être celle qui encouragera ses enfants à s’épanouir dans leurs propres talents et aptitudes, si cela m’est possible. Et ça signifie d'écrire toutes les occasions où j'ai été fière de mes enfants pour arriver à m'en rappeler plus tard, je le ferai avec grand plaisir. 

vendredi 27 septembre 2013

Des nouvelles en coup de vent

Je passe vous faire un petit coucou parce que j’ai été très occupée dernièrement et j’ai manqué à mes engagements d’écrire chaque semaine. Voici donc quelques nouvelles en rafale :

Parrainage de l’UNEQ

Ma demande pour le programme de parrainage de l’UNEQ est partie vendredi le 20, date butoir ultime! J’ignore ce que ça donnera, mais ça ne coûte rien d’essayer, sauf un chèque qui ne sera encaissé que si ma candidature est retenue. J’avoue que j’aurais vraiment besoin de l’avis d’un expert, en ce moment. Si je ne suis pas retenue je me mettrai en quête d’un parrain (ou d’une marraine), qui saura m’aider à identifier les lacunes dans mon manuscrit en cours comme dans mon style d’écriture. J’écris, j’écris, mais je reçois rarement, sinon jamais, de rétroaction sur ma façon d’écrire, ce qui fait que l’amélioration se fait lente, trop lente. Ne vous gênez pas pour vous porter volontaire, toute aide sera bienvenue. Je ne mords pas, ou si peu!


Hélène au Comiccon

Le 15 septembre, nous sommes allés au Comiccon de Montréal en famille pour la première fois de notre existence. Ça ressemblait beaucoup à ce que je m’étais imaginé, mais en plus odorant- j’ai utilisé le Comiccon de Toronto dans ma nouvelle « L’odyssée d’un Marin ». Si j’avais quelques conseils à donner à ceux qui aimeraient s’y pointer une autre année, ça ressemblerait à ceci :
— Laissez les enfants à la maison. Vraiment, y’a des monstres et des illustrations assez effrayants un peu partout et il y a des enfants trop sensibles pour voir ça. Sinon, il y a aussi des trucs cool pour eux, mais noyés dans une marre de choses inintéressantes et les avantages ne font pas le poids, du moins pour l’âge de mes enfants. Et comment attendre des heures pour un autographe lorsque les enfants s’ennuient, ont faim, ont chaud…
— Ça schlingue, au Comiccon! On étouffe. Déjà qu’il y circule beaucoup de monde, quand on pense que plusieurs des visiteurs se costument en héros ou en bibittes étranges durant trois jours, qu’il fait chaud dans ces costumes et qu’on n’a souvent pas le luxe de les laver, imaginer les effluves de marinades bien assaisonnées, impossibles à fuir. Apportez votre masque à gaz! Mon conjoint insiste que la communauté des geeks est reconnue pour son manque d’hygiène, mais je reste sceptique. Sérieusement, il faut apporter de l’eau et une collation, mais surtout prévoir des vêtements légers parce qu’il fait chaud, et sortir à l’occasion pour s’oxygéner le cerveau.
— Si certaines conférences vous intéressent, il faut réserver sa place en avance. Je n’ai pas vraiment exploré ce côté du congrès, parce que la plupart étaient payantes, mais ça me semblait intéressant.
— On peut y rencontrer des vedettes, obtenir leurs autographes et même se faire photographier avec certaines d’entre elles, mais ça coûte cher et il faut faire la file pour une éternité. Je ne connais personne qui suscite un tel élan de masochisme chez moi, mais bon, on ne sait jamais. C’est tout de même cool de voir, même de loin, les George Takei (Lt Zulu de Star Trek), Christopher Lloyd (Doc Emmet Brown de Retour vers le futur), Edward James Olmos (Battlestar Galactica), Lou Ferrigno (l’ancien Hulk), Sean Austin (Sam du Seigneur des anneaux), ainsi que Jason Momoa (Stargate Atlantis, Conan, Game of Thrones) et Jason Mewes (Dogma, Jay and silent Bob Strike back etc). On pouvait aussi voir la DeLorean (de Retour vers le futur) le Tardis de Dr Who (machine à voyager dans le temps et l’espace), et de la voiture des Ghostbusters. Malheureusement, nous avons pris des photos sur le cellulaire de mon conjoint et j’ai oublié de lui demander de me transmettre les photos avant d’écrire ce billet, mais je ferai une mise à jour un peu plus tard.
 
Voiture des Ghostbusters
 Bref, ça coûte quand même cher, et il faut prendre son temps pour parcourir les allées embouteillées et nauséabondes, mais on peut dénicher des items de collection et voir un tas de choses insolites ou d’objets cultes. C’est une vraie fête pour geeks, cette conférence. L’an prochain, nous retournerons sans les enfants, et qui sait, déguisés?


Lancement d’Averia tome 4


Le 21 septembre dernier, j’assistais au lancement des tomes 3 et 4 d’Averia : Myr et Chernova, que j’ai déjà terminé de lire. J’étais donc très heureuse de passer pour en discuter en personne avec le sympathique auteur, Patrice Cazeault, mais je venais secrètement dans l’espoir de rencontrer le coauteur. Mon déplacement n’aura pas été vain! Si vous n’avez pas encore lu Chernova, je considère ce tome le meilleur de la série, alors précipitez-vous pour le lire! J’en parle d’ailleurs dans ma prochaine chronique littéraire dans le Sans papier d’octobre, qui sera en ligne la semaine prochaine.



Voici les coauteurs avec Copine (Julie) qui assurait le service de traiteur pour la soirée. Excellents biscuits en quantité industrielle, et Patrice n’arrêtait pas de demander s’il en restait. Ça donne faim, signer des dédicaces, hein Pat? Mes aieux, ils ont dû en manger durant une semaine à la maison!


mercredi 11 septembre 2013

Ceci n’est pas un billet sur la mode

La semaine passée, je me lançais en quête du parfait petit veston noir pour compléter mes tenues plus sophistiquées. Il paraît que toutes les femmes devraient posséder un petit veston noir dans leur garde-robe, selon la gourou du style Louise Labrecque.

Ça tombe bien, j’adore les vestons. Je suis en fait une ancienne adepte des tailleurs-pantalons au travail, mais depuis que j’ai quitté le monde des affaires, j’ai délaissé ce vêtement franchement trop formel pour une travailleuse communautaire.

Longtemps, j’ai regretté mes jolis tailleurs de couleurs neutres qui me grandissaient, m’amincissaient, me procuraient un air confiant et en contrôle. Un air, je dis bien. Rappelons-nous que dans les années 80, le tailleur-pantalon est devenu le symbole des femmes de carrière, on l’appelait aussi « Power suit » en anglais. Depuis mon enfance, il a toujours représenté pour moi le succès des femmes. Toujours, du moins jusqu’à la semaine passée.

Donc, je magasinais avec mon petit, tout maigrichon budget, dans une boutique aux vêtements abordables, attrapant tous les vestons noirs que je trouvais pour les essayer. En parcourant le magasin, un long châle bleu à frisons a attiré mon attention, je l’ai ajouté à la pile. Une fois dans la cabine d’essayage, je désespérais de trouver la perle rare, rejetant les unes après les autres chacune des vestes. Épaules trop carrées, mauvaise coupe, trop de boutons, pas assez de boutons, taille placée au mauvais endroit. Enfin j’arrive au châle tout mignon, mais n’ayant aucun rapport avec le reste. Et ça a été comme une révélation. Ça, le châle bleu à frisons, c’est moi, maintenant. La femme en tailleurs-pantalons appartient au passé. Ce n’est plus moi, pas le moindrement. J’ai trouvé bien d’autres façons de définir le succès dans ma vie, et j’en suis fière.


Oui oui, je suis sortie avec le châle, que j’adore en fait. Il va avec tout. De plus, ma séance de magasinage a confirmé une chose que je savais déjà, mais que je niais, à l'effet que je déteste porter du noir, et je le fais le moins possible. Pourquoi devrais-je suivre des conseils de style génériques, qui ne me plaisent même pas? J’ai bien une petite robe noire dans ma garde-robe, un autre incontournable (demandez à n’importe qui), mais je ne la porte jamais. Je préfère de loin ma petite robe vert sarcelle, très passe-partout, mais encore colorée. Que voulez-vous, je suis comme ça moi, colorée. Qu’on se le dise, à part jupes et pantalons, n’essayez plus de me passer du noir générique, je garde ça pour les enterrements. 

vendredi 6 septembre 2013

Faudrait ben que...

Faudrait ben que je me remette à écrire, à corriger mon texte en cours, à publier des billets de blogue de temps en temps, sinon on va croire que j'ai disparu. Il me semble que je n'ai plus le temps d'écrire. Il y a eut la rentrée scolaire, suivie de ma rentrée au boulot après 4 longues semaines de vacances, je ne sais plus où donner de la tête. Commencer sa semaine avec des heures supplémentaires, c'est moche. Mais ça réveille le cerveau à vitesse supersonique.

Faudrait ben que je me grouille à lire de nouvelles publications pour ma critique du Sans papier d'octobre, parce que la date de tombée approche vite vite et que je n'ai rien (ou presque) de nouveau à me mettre sous la dent. Lire, écrire, écrire, lire, critiquer. Ouaip.

Faudrait ben que je retrouve la discipline dans mon quotidien, sinon ma fille va finir par partir à l'école avec une boîte à lunch vide. Quelle mère indigne!

Faudrait ben que je me penche sur ces documents que je dois préparer pour postuler au programme de parrainage de l'UNEQ, il me semble que c'est une opportunité à ne pas manquer et qui tombe à point. Dû le 20 septembre. Je travaille toujours mieux lorsque j'ai des délais serrés et que quelqu'un attend après moi, sinon je me corrige à l'infini. Quelqu'un a déjà essayé?

Faudrait ben que j'y retourne, c'était toute la pause que je pouvais me permettre!

mercredi 21 août 2013

Dépendance affective

J’ai récemment dû faire face à une dépendance dont j’ignorais même l’existence, en étant séparée depuis plus de 5 jours de mon ami, mon complice, mon compagnon de route et confident, j’ai nommé : mon ordinateur portable! Puisque j’avais oublié le fil électrique de mon portable chez mes parents à Rimouski, j’ai dû patienter de longues journées jusqu’à ce qu’ils me le renvoient par la poste régulière- j’avais spécifié livraison express, et à payer à la réception svp, mais le message s’est perdu en route, il faut croire.

J’avais beaucoup de pain sur la planche, pourtant, mais cette séparation inopinée m’a rendue complètement impotente pour plusieurs jours, je me suis retrouvée dans l'impossibilité d’utiliser un autre outil d’écriture. C’est là que j’ai pris toute la mesure de ma dépendance à cet instrument, un outil de travail fiable, mais ô combien capricieux, que j’ai choisi à l’époque avec le plus grand soin!

Pourtant, les candidats ne manquaient pas, côté remplaçants. Mon conjoint, de retour au boulot, m’avait gracieusement offert son ordinateur de bureau durant la journée (avec mes enfants en vacances, soit dit en passant). J’y suis bien allée pour les urgences, mais juste à songer à y passer une heure à écrire sur le clavier inhabituel et inconfortable, sans mon Antidote et mon Scrivener, me désenchantait, un euphémisme oui. Je crois que je n’arriverais jamais à travailler depuis ce poste de travail de toute façon, il est installé en partie dos à la pièce, donc aux enfants qui s’amusent dans la salle familiale. Non merci. Je me suis découvert de vieux réflexes très archaïques, du genre, je n’aime pas que des gens passent derrière moi lorsque j’écris, un peu comme le tueur à gages n’aime pas s’asseoir dos à la fenêtre, une question de survie. J’ignore comment mon conjoint y arrive, mais moi, cette disposition m’incommode au plus haut point, surtout lorsque les filles se chamaillent à propos d’un jouet qui pourrait me percuter d’un moment à l’autre. Je préfère de loin la sûreté du laptop : il me permet de m’asseoir confortablement au fond de la pièce, bien calée dans un fauteuil rembourré, d’où je peux embrasser du regard tout mon environnement et prévenir les méfaits de ma progéniture. Le sentiment de contrôle pèse beaucoup dans la paix d’esprit.

J’avais aussi l’option d’utiliser ma tablette, mais celle-ci est dépourvue de clavier bien solide et tangible, donc déjà peu intéressante pour l’écriture. De plus, je n’arrivais plus à me souvenir de la plupart de mes mots de passe usuels en les tapant sur ma tablette. Ça me rappelait mes quelques années de guitare classique : à force de pratiquer, mes doigts en sont venus à connaître les notes sur l’instrument sans que j’aie à y réfléchir, rendant le processus fluide et mélodieux. Mais qu’on change l’instrument, et les doigts oublient leur position tout bêtement.


J’étais misérable, ces derniers jours, c’est difficile à expliquer. Comme si l’on m’avait amputée d’un membre essentiel, incapable de faire quoi que ce soit. Vous imaginerez ma joie et mon soulagement à nos retrouvailles, aujourd’hui même! Il me fallait partager ça avec vous, parce que je me dis que je ne dois pas être la seule bibitte à souffrir de cette terrible maladie, hein? 

jeudi 15 août 2013

Plus ça change...

Lors de mon dernier séjour à Rimouski, j’en ai profité pour faire un petit pèlerinage dans mon ancien patelin, mon lieu de naissance, soit la paroisse de Nazareth. Ça faisait des années que je n’étais pas passée par mon ancien domicile, probablement une quinzaine d’années, sans doute. Il s’en passe des choses, en ce temps.

J’habitais sur ce qu’on appelait à l’époque la rue de l’Église, et ma maison était justement située juste en face de l’église de Nazareth. J’adorais vivre à proximité de l’église. Les dimanches, on assistait (pas toujours) à la messe, on avait qu’à traverser la rue. Et puis le samedi, en été, on était aux premières loges pour observer les mariés à leur sortie, en fait on n’en avait que pour la mariée, comme toutes les petites filles. J’y ai été baptisée, y a été confirmée aussi avant de changer de paroisse. Jolie petite église très traditionnelle, toute blanche, au décor bleuté à dorures. Deux de mes cousines s’y sont mariées.

Vous imaginerez ma surprise lorsque j’y ai aperçu cette enseigne devant la bâtisse :


Eh oui, depuis 2009 l’édifice a été converti en espace de bureaux, et elle est présentement occupée par un groupe œuvrant en toxicomanie. À Rimouski, il n’y a plus guère que la grande cathédrale, dans la basse-ville, qui offre encore la messe dominicale pour les rares catholiques encore pratiquants. Du coup, celle-ci n’est pas la seule église à tomber en désuétude.

Puis j’ai remarqué qu’à la droite de la bâtisse, le presbytère de mon enfance a été converti en CPE. Ironie du sort, là où aujourd’hui se trouvent des jeux extérieurs pour enfants, il y avait dans mon enfance de magnifiques pins matures qu’on s’évertuait à tenter d’escalader jusqu’à ce que le bedeau sorte du presbytère pour nous en chasser. Comme quoi le site était prédestiné à amuser les jeunes.

La rue de l’Église à changer de nom, le numéro de porte a été décalé ce qui fait que rien de mon ancienne adresse ne subsiste, à part peut-être le code postal.

J’habitais avec ma famille dans ce logement, au deuxième étage. Ma meilleure amie du primaire vivait juste au-dessous. Nous étions inséparables, du moins jusqu’à ce qu’elle et sa famille ne déménagent au Nouveau-Brunswick. Nous n’avions que huit ans, alors la correspondance a été de courte durée et nous nous sommes perdues de vue. Lulu, tu me manques toujours!

Peu de choses demeurent de mes souvenirs juvéniles. Si vous passez par là, allez jusqu’au bout de la rue maintenant nommée Rouen, au bas de la côte, et vous verrez une enseigne de site panoramique marquant un petit sentier. Il longe en fait le cimetière derrière l’église où j’allais jouer étant petite, montant les pierres tombales comme autant de chevaux de bataille. Le sentier y était déjà mais on croyait qu’il n’appartenait qu’à nous. Je ne me souviens plus si la vue sur le fleuve et l’île St-Barnabé a changé, mais ça correspond à peu près à ce que c’était à l’époque.  


Toute cette beauté naturelle à quelques pas de chez moi, et il me semble que j’en ai si peu profité. Bref plus ça change, plus c’est méconnaissable. Mais aussi longtemps qu’il restera quelqu’un pour se souvenir, alors l’esprit de ces belles années d’insouciance demeurera comme le paysage qui les ont accompagnées. 

vendredi 9 août 2013

Projets en cours

Août: je suis en vacances, mais j'ai plus de pain sur la planche que jamais. L'abondance de projets me rend de plus en plus inquiète à l'idée de m'éparpiller de façon peu productive. Entre mes différents projets en cours que j'ai du mal à avancer, à terminer, j'arrive mal à prioriser. Même en vacances, je dois continuer de bosser si je veux respecter mes délais à mon retour à la maison. Je cherche mon énergie. 
Je crois vraiment aux vertus du multitâches, surtout en ce qui concerne l'écriture. On laisse l'idée mijoter, le temps d'en travailler une autre, et un déclic se fait. Une dame de ma connaissance m'a déjà dit que l'auteur prolifique jeunesse, Gilles Tibo, appelait sa méthode les "petits chaudrons qui mijotent". Il en met des dizaines ou plus à mijoter à la fois, et les travaille en parallèle. Je crois que c'est bien pour de petits projets, pas convaincue du tout pour les projets d'envergure, mais dans ce cas on peut simplement diminuer la quantité de chaudrons. On peut ainsi revenir à notre premier projet en reprenant avec une énergie renouvelée. Certains misent plutôt sur le travail acharné, surtout lorsqu'on rencontre un mur, continuer de bûcher peut s'avérer un bon test du processus créatif vs la discipline. Chaque méthode a ses défenseurs.  De mon côté, me changer les idées m'a toujours été bénéfique, mais le danger de me laisser distraire demeure. Je dois donc limiter le nombre de projets sur lesquels je planche pour garder ma concentration et ma motivation. 
L'un de mes objectifs de l'année reste de produire une nouvelle à soumettre à des revues, mais je tarde à m'y mettre, de peur d'ajouter inutilement un nouveau projet sur la pile. Et voilà ti-pas que je tombe sur cet article du Writer's Digest, justement pour me remettre sur le nez l'importance de la nouvelle. Misère! Rien pour m'aider à me brancher. Je tenterai tout de même de participer au concours de l'Ermite, qui a reporté le délai de soumission au 1er septembre. Celui-là est moins exigeant: 1000 mots, c'est déjà plus accessible.  
Après, je dois vraiment terminer mon roman en cours, sinon je devrai prendre des mesures plus draconiennes pour gérer mon temps, comme couper les médias sociaux? Bon, je retourne travailler, moi. 

vendredi 2 août 2013

L'odyssée d'un Marin

Je m’étais promis de colliger tous les chapitres de ma nouvelle interactive, parue dans le journal Sans papier de la Téluq depuis 2011. Voilà qui est fait pour la saison 2011-2012- vous trouverez le lien plus bas et à droite de ce message, il apparaît dans les liens latéraux du blogue. Je vous rappelle le concept : 

Chaque mois, je devais produire un chapitre de nouvelle – j’ai opté pour un texte grand public vu le lectorat- puis je proposais quelques choix de suites pour le chapitre suivant, exhortant mes lecteurs à venir voter pour la suite. L’option récoltant le plus de votes serait retenue pour le chapitre suivant, aussi vous devez vous imaginer que j’étais parfois à la dernière minute à stimuler les participants à voter, avant de savoir ce que je j’écrirais. Impossible donc de prévoir la fin de l’histoire, sauf dans les très grandes lignes. Je tiens à souligner que j’ai tenu compte, dans la mesure du possible, de tous les votes, des égalités, et aussi des suggestions supplémentaires qu’on a pris la peine de me fournir, pour les inclure dans la suite de l’histoire.  

Je me suis beaucoup amusée à me creuser les méninges pour respecter mes propres règles du jeu, idem pour l’année suivante que je mettrai en ligne un peu plus tard. J’ai toutefois décidé de ne pas poursuivre cette aventure qui devenait trop exigeante. Au départ, l’idée avait germé dans ma tête parce qu’au sein du Sans papier, on a peu de réponses des lecteurs et on ne sait pas qui nous lit. J’ai donc décidé de créer un « call to action », comme on dit en marketing, et ça a bien fonctionné. J’ai été comblée de savoir ce que mes lecteurs pensaient de mes textes à mesure qu’ils les découvraient, et qu’elles étaient leurs espérances pour la suite m’a beaucoup aidée à comprendre mon travail.

Vous verrez qu’en offrant des choix aux lecteurs, je suis d’abord partie dans tous les sens pour ensuite restreindre les options, surtout vers la fin, préparant des événements-clés. Je vois ça un peu comme dans la vraie vie : il y a des moments de pure coïncidence, où tout est permis, et d’autres moments-clés qui sont prédestinés, si j’ose employer ce terme, ou plutôt qui sont mis en mouvements par tout ce qu’on a fait dans le passé, et qui sont  incontournables, peu importe comment on les appelle.

Voici donc le travail composé, d’une certaine façon, de mains multiples sur près de 10 mois. J’ai peu changé le texte, mais j’ai dû corriger les temps de verbe qui glissaient du présent au passé simple d’un mois à l’autre, embêtant! Aussi, la plateforme ne me permettait pas de publier le texte en lien pdf mais ne vous gênez pas pour le copier et le coller sur votre bureau, vous le lirez à tête reposée car il est formé de plus de 12000 mots. Un grand café serait parfait.


Bonne lecture! 


mardi 30 juillet 2013

Le travail c’est la santé?

Je méditais dernièrement sur l’énoncé : « Le travail, c’est la santé? »Puisque ces derniers temps, je ne peux échapper au boulot qui ne me laisse aucun répit, je me questionne sur ma relation au travail.

Mes parents ont bûché toute leur vie, et des décennies pour les mêmes employeurs, une réalité que je n'ai pas connue. Déjà petite, en me préparant pour l’école, je me demandais comment ils arrivaient à se lever et rentrer au boulot tous les jours de semaine, sans relâche, sans jamais prendre de journées de maladie ou si peu, avec quelques maigres semaines de vacances par année. Je me disais que cette vie-là ne me conviendrait jamais. J’ai toujours eu besoin de changement. S'il ne s'agissait pas de mes études ou mon emploi, ça s'appliquait à mes amours, mes logements, mes voyages, n’importe quoi pour me dépayser au quotidien. Allergique à la routine.

En vieillissant, il faut croire que je m’assagis. Je réalise de plus en plus que cet énoncé sur le travail me rejoint. Mais attention, pas n’importe quoi, n’importe comment. On ne parle pas du Goulag du bonbon, ni d’un quotidien rempli de tâches répétitives et abrutissantes. Il me semble que ces procédés ne donnent vraiment rien de bon, quoi qu’on passe tous par là une fois au moins dans sa vie. Mais travailler pour se garder occupé, actif, utile surtout : oui! Rien de mieux qu’une journée remplie de l'entrée jusqu’à la sortie du bureau, sentir qu’on contribue à la société, qu’on est apprécié, idéalement. Dans ces cas-là, l’emploi peut procurer une sensation de bien-être et de satisfaction, voir de réalisation. Maintenant, imaginons un peu ceux qui passent leurs journées à réaliser leurs rêves, à écrire par exemple, ceux-là flottent sur un nuage en permanence-rappelons-leur donc combien ils sont chanceux, voulez-vous? Parce que je devine qu’ils l'oublient trop souvent.

Dernièrement, on annonçait ici que travailler plus longtemps et se stimuler les neurones aidait à prévenir l’Alzheimer. Tant mieux! Sauf pour la partie bosser de plus en plus longtemps, si on déteste son job, c’est vraiment du supplice. À l’opposé, si on arrive à retirer une satisfaction de son travail, même alimentaire, alors oui je crois qu’il peut contribuer à la santé et à maintenir les capacités physiques et mentales, au-delà de l'âge de la retraite. La regrettée Susan Jeffers, l’une de mes auteures favorites d'ouvrages de développement personnel, conseillait d’ailleurs dans son livre « Tremblez, mais osez », que si l’on n’occupait pas pour le moment un emploi motivant ou satisfaisant, on pouvait toujours « Faire comme si » c’était le poste le plus motivant du monde en s’y investissant à 100%. Soudain, notre environnement s'en retrouve métamorphosé par notre changement d’attitude, ce qui nous rapproche chaque jour d’un milieu de vie plus accueillant, sain et épanouissant.

À ceux qui en ont la chance, toutefois, le mieux reste encore la célèbre citation de Confucius :

« Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. » 

mercredi 17 juillet 2013

Chasseuse de fantôme

Le weekend passé, je visitais mes parents à Rimouski, j’ai donc omis mon billet du vendredi. Je vous servirai donc un récit des événements qui m’ont occupé l’esprit ces derniers jours.

Vendredi soir, après les embrassades, les retrouvailles, les mises à jour, le souper de fête de ma mère au resto, je me suis installée à l’heure du coucher dans le véhicule récréatif de mes parents. C’est bien plus pratique ainsi pour tout le monde, je n’ai pas à réclamer mon ancienne chambre transformée en bureau, et mes parents n’ont pas à tout chambarder. Je m’installe à mon aise dans le « batabago » devant la maison, je lis une petite demi-heure puis je me couche. Mais peu de temps après, une lueur, un clignotement me fait sursauter. Étrange. La lumière vient d’une maison voisine. Je me colle le nez à la fenêtre et j’observe un moment ce qui a attiré mon attention et qui m’empêche de dormir. Il s’agit en fait du luminaire d’entrée du domicile des voisins qui clignote, au début lentement, puis plus rapidement. À mon grand étonnement, je vois le clignement devenir plus sporadique, s’arrêter temporairement puis reprendre. Je me demande ce qu’ils foutent, là–dedans. Difficile à dire, il n’y a aucun autre éclairage visible, ni au salon ni à l’étage. Y a-t-il même quelqu’un dans la maison? Une voiture est garée devant, alors qu’ils en possèdent deux.

Le clignotement de la lumière d’entrée se poursuit durant plusieurs minutes. Les propriétaires tentent-ils de vérifier un problème électrique? À 23 h 30, vraiment? Je suis de plus en plus intriguée, parce que le rythme du clignotement ne correspond à rien qui paraisse délibéré, ou qui ressemble à un quelconque test. Du morse? Voyons! Aussitôt je m’esclaffe de mon imagination débridée. Et pourtant… l’idée qui me semble la moins farfelue dans tout ce qui me passe par la tête, c’est la présence d’un poltergeist dans cette demeure! Laissez-moi vous expliquer pourquoi.

Lorsque j’étais adolescente, l’une de mes amies très demandée pour garder les enfants avait réclamé mon aide pour la remplacer un soir chez un client, et j’avais été surprise d’apprendre qu’il s’agissait de voisins. Ils avaient un petit garçon d’environ trois ou quatre ans, je les connaissais peu, et puisque je n’étais habituellement pas disponible pour garder les enfants, ils n’avaient jamais songé à me le demander. J’ai acquiescé.

Durant la soirée, le bambin s’est montré très gentil et agréable, sauf à l’heure du coucher. Lorsque j’ai dû insister pour qu’il monte se brosser les dents et se coucher, il s’est exécuté à contrecœur. Mais tout en grimpant l’escalier, il s’est soudainement arrêté net, s’est retourné vers moi qui le suivant pas à pas et m’a regardé d’un air si maléfique que j’en ai eu des frissons dans le dos. Je n’aurais jamais cru qu’un petit enfant comme lui pouvait avoir l’air aussi diabolique. Bref, il m’a épouvantée d'un seul regard. Lorsque j’en ai parlé à mon amie, parce que digne de mention, elle m’a confié qu’elle aussi avait vécu là-bas deux ou trois trucs à faire dresser les cheveux sur la tête. Une fois entre autres, parce que le jeune garçon l’aimait bien, il avait décidé de lui montrer son trésor, lequel il gardait précieusement caché sous son lit. Lorsqu’il a déballé ce qu’il cachait dans un paquet de linge à vaisselle, mon amie a peiné à retenir une expression horrifiée en le voyant manier un énorme couteau de cuisine dangereusement affûté. Elle a préféré se désintéresser de l'objet, mettre vite le petit au lit en l’encourageant à ranger son « trésor » à sa place, qu’elle est ensuite passée reprendre lorsqu’il dormait à poings fermés. Hélas, je ne me rappelle plus très bien quelle a été la réaction des parents lorsqu’elle leur a dit, mais je soupçonne que ça ne les a pas choqués outre mesure. De fiers descendants de la famille Adams?

J’avais en tête toutes ces étrangetés entourant ce garçonnet et cette maison lorsque j’ai observé les lumières clignoter. Ce n’était plus la même famille qui y vivait, mais qui sait d’où ces comportements et manifestations provenaient? Mon esprit en quête de sensations fortes a fait le reste.

Le lendemain, j’en ai parlé à mon père, pour déterminer s’il avait déjà observé quelque chose du genre chez ces voisins. Non, et nul n’arrivait à expliquer le phénomène, à part l’évident « problème électrique ». Puis, je me suis rappelée d’un article du Writer’s digest qui soulignait que les écrivains gagnaient à repousser leur zone de confort et à prendre des risques pour apprendre quelque chose de nouveau, vivre le sentiment d’exaltation de se faire attraper à un endroit qui nous est interdit ou simplement oser faire quelque chose qu'on n'aurait pas normalement fait. Voilà ma chance! J’ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes et de sonner à la porte suspecte dès le lendemain : « Bonjour, je suis Hélène, la fille des voisins. Vous n’auriez pas remarqué des problèmes étranges avec vos appareils électriques, les lumières, ou quoi que ce soit d’autre? Des objets qui bougent de façon inexpliquée peut-être? »

Quoi, vous croyez que je suis cinglée? Bien sûr que je n’en ai rien fait, quoique j’aie été drôlement tentée. Si ça n’avait été du risque d'embarrasser mes parents (eh oui même à mon âge, ça continue ces culpabilités-là), je pense que j’aurais pu m’y résoudre. Mais au final, j’ai opté pour tester la reproductibilité des observations. Je me suis assise à mon poste le lendemain soir, et j’ai guetté. J’ai guetté, en regardant l’heure, de temps à autre. Puis je me suis réveillée au grand soleil (le toit ouvrant était ouvert- oups!) avec un mal de dos terrible.  


Rien à rapporter ce deuxième soir. Est-ce à dire qu’il n’y a rien eu? Qu’il n’existe rien d’étrange dans cette maison on ne peut plus ordinaire? Je l’ignore, mais j’aurais vraiment voulu que l'incident se répète et que je sois témoin de quelque chose d’insolite. Moi je me considère comme l’agent Mulder, je VEUX croire, mais je ne suis encore tombée sur rien qui soit digne de motiver mes croyances dans les phénomènes paranormaux. Ce n’est pas fini, je te garde à l’œil, toi le poltergeist de la maison de Rimouski!

vendredi 5 juillet 2013

Camping, leçons de vie et règlements

Le weekend passé, nous avons profité du congé de trois jours pour camper en famille. Le parc de la Sepaq, Oka pour ne pas le nommer, se montre bien invitant et sa plage très belle et bien entretenue, mais les multiples avertissements en lien avec l’herbe à la puce m’ont laissée perplexe. Voici la coupable :

Nous avons eu tôt fait d’identifier l’herbe en question, bien qu’avec un certain degré d’incertitude, pour nous apercevoir qu’il y en avait partout, mais partout sur le terrain, et qu’il fallait se montrer particulièrement vigilants à son endroit. On nous recommandait de déambuler à l’intérieur de notre zone de campement et dans les sentiers seulement, et surtout ne pas traverser dans les sous-bois pour prendre un raccourci lors de nos déplacements.

Rassurez-vous, personne parmi les nôtres n’a vécu d’incident traumatique impliquant cette plante indésirable et une quelconque partie de leur anatomie, mais peu s’en est fallu. Avec des enfants, nous avons opté pour leur donner des consignes claires. Mais en observant les autres campeurs, je me suis fait certaines réflexions.

Devant un règlement, surtout un interdit, il y a différents types de réactions qui en disent long sur la psyché des contrevenants. La majorité ira dans le sens du règlement, même s’ils ne comprennent pas, ne sont pas d’accord, ou ne mesurent pas les implications de la désobéissance. Ils suivent docilement. Mais lorsque, malgré toutes les affiches et mises en garde, on observe des gens qui bravent l’interdit en traversant par les sous-bois avec leurs enfants, on peut se demander laquelle de ces catégories s’applique à eux :

  1. Ceux qui y foncent en toute connaissance de cause savent identifier la méchante plante en question, ils l’ont bien reconnue et ont déterminé que cet endroit offrait un passage sécuritaire. Ou encore ils se sont vêtus de pantalons et de bottes recouvrant complètement leurs jambes pour se prémunir du danger bien réel. Ici pas de problème.
  2. Les inconscients qui ignorent les affiches, directives et mises en garde prodiguées par les agents du parc. Ou ils ne savent pas lire, mais ça n’excuse pas tout. Le pire c’est que les affiches s’adressent principalement à eux!
  3.  Les rebelles, eux, s’en fichent, soit parce qu’ils souhaitent braver l’autorité et les règles qu’ils croient ne s’appliquent pas à eux (ils sont dus pour une petite surprise), ou qu’ils ne croient pas vraiment que ça sera si désagréable de se frotter contre de l’herbe à la puce et décident de l'expérimenter (voir 2e catégorie). Ou encore, tiens, ils croient en une théorie du complot de la part du gouvernement visant à les contrôler à leur insu (pour éviter qu’ils ne détruisent la flore, par exemple). Ça pourrait se valider, mais il faudrait tout de même se renseigner avant de foncer tête baissée.


Bref, certains seront mûrs pour une belle leçon de vie en peu de temps puisqu’ici, le risque associé au règlement s'envisage concrètement. Dans tous les cas, l’expérience me ramène à l’ordre et aux règlements. Personnellement, je n’aime pas suivre les règles aveuglément, j’aime comprendre pourquoi on me les impose, et pourquoi elles auraient raison d’être. Au besoin, je vais la discuter ou la négocier (comme mes enfants, tiens!) puisque le questionnement est sain et fait partie l’apprentissage. Je sais me montrer raisonnable, mais franchement, le plus souvent les règles sont appliquées à l’ensemble pour couvrir la bêtise d’une minorité, et c’est navrant. Suis-je la seule à penser à franchir le feu de circulation rouge, la nuit à trois heures du matin, après avoir fait mon arrêt complet et constaté qu’il n’y a pas âme qui vive dans les parages? Oui, mais les caméras de surveillance nous voient, alors on ne passe pas à l'action.


Je rêve d’un futur où les règles seraient réduites au strict minimum, et où l’on pourrait se fier au bon sens de chacun pour conserver l’ordre existant. Utopique, n’est-ce pas? J’en rêve tout de même, ça personne ne peut l’interdire, n’est-ce pas? 

vendredi 28 juin 2013

Chère étrangère

J’ai devant moi une étrangère. Nous nous ressemblons tant que ça m'effraie. Plus je fuis l’évidence, plus elle me rattrape. J’ai si longtemps nié les faits qu’ils ont fini par me sauter au visage, même si je ne suis pas prête pour ce rebondissement. Et j’en porte seule la faute, pour m’être enfoui la tête dans le sable.

Peu importe qu’elle m’ait mise au monde il y a plus d’une quarantaine d’années, peu importent tous les soins, toutes les attentions dont elle m’a abreuvée, peu importe le temps que nous avons passé, blotties l’une contre l’autre, en confidences, en rires, nous ne nous reconnaissons plus, trop changées l’une comme l’autre face à nos souvenirs.

Je réalise aujourd’hui que bien avant ses divagations et ses oublis, bien avant l’escalier et la visite à l’hôpital, avant la réapparition du cancer que nous savions toujours présent, mais en latence, j’avais déjà perdu la maman de mes souvenirs de jeunesse.  

Lorsqu’en 2004 le diagnostic est tombé, elle a dit qu’elle se battrait. J’ai appris par la suite que le médecin lui avait donné six mois, tout au plus, alors qu’elle soit encore parmi nous aujourd’hui relève du miracle. Elle s’est battue contre cette chose dans ses poumons, déjà à l’état métastatique dans son cerveau. Inopérables, l’un comme l’autre. Après de longues et souffrantes sessions de chimiothérapie et de radiothérapie, elle n’en pouvait plus des traitements. À ce moment elle a déclaré : « Peu m’importe la suite, qu’on me laisse tranquille! » Et fort heureusement, la maladie l’a entendue, elle s’est partiellement remise de ses traitements, de sa phlébite, de ses malaises et de ses faiblesses, mais les ombres n’étaient pas toutes disparues et elle en gardait d’importantes séquelles. Nous ne pouvions qu’espérer un répit, sinon une rémission.  

Dans ma joie d’avoir ma mère près de moi à mon mariage, ou à l’arrivée de mes enfants, j’ai refusé de voir les changements et les signes. Elle s'est toujours montrée lunatique et distraite, aussi ça ne m’embêtait pas qu’elle perde des bouts de conversations, qu’elle oublie de plus en plus de choses, parce que ce n’était que sa nature qui s’affirmait dans l’âge, me disais-je.

J’ai continué d’ignorer l’évidence, ainsi je pouvais prétendre que tout allait assez bien malgré tout, que nous étions chanceux. Mais aujourd’hui je m’avoue vaincue, j’abdique. Les métastases reviennent sans contredit en force, et les capacités mentales comme physiques de ma mère ne cessent de se détériorer, de sorte que je conserve peu d’espoir en une quelconque amélioration, au contraire.

Pour moi qui habite loin et qui n’arrive pas à faire la paix avec la femme qu’elle est devenue, c’est un nouveau deuil, trop prématuré mais tardif à la fois. La femme aimante, attentionnée et bonne vivante que j’ai connue a laissé place à quelqu’un de distant et de rigide, sous produit de la maladie et de ses souffrances. Pourquoi n’ai-je pas vu qu’elle se refermait sur elle-même par orgueil?

J’ai peur, j’ai fichtrement la trouille. Peur qu’elle ne parte sans que je n’aie réussi à accepter la personne qu’elle est devenue, les choix qu’elle a faits, ses manquements à prendre soin d’elle, de ses relations, son obstination à fumer malgré tous les risques, à se perdre dans le dévouement de sa famille jusqu’à s'oublier elle-même au final. Ma mère qui a toujours craint la maladie d’Alzheimer et la perte de ses moyens, alors que rien ne l’y prédisposait au départ. Pourquoi ses pires hantises doivent-elles la pourchasser sans pitié?

Je me surprends parfois à faire un geste, une mimique, à m’exprimer d’une façon qui me rappelle ma mère à qui je ressemble tant et à qui je ne veux absolument pas ressembler en vieillissant, et ça me semble pourtant inexorable. La génétique me rattrape, certes, mais je peux encore choisir.

J’écrivais ce billet ce matin et j’ai dû m’interrompre pour aller assister une nouvelle maman dans son allaitement. Je l’aidais à la mise au sein et après un moment à observer la dyade maman-bébé en pleine communion, je me suis dit que la vie est merveilleuse et pleine d’espoir. Malgré toutes les peurs, les peines et l’appréhension, la vie continue.


vendredi 21 juin 2013

Cours sur les classiques de la Fantasy et de la SF sur Coursera


Récemment, je me suis laissée séduire par un cours en ligne diu site coursera, donné par un professeur de l’université du Michigan, intitulé : Fantasy and Science Fiction: The Human Mind, Our Modern World

Pour plus d’information, voici le lien:


En fait, Coursera tente de rendre accessibles à tous des cours universitaires dans plusieurs langues sur tous les sujets possible. C'est ma première expérience mais maintenant que je comprends un peu mieux le principe, j'y reviendrai. On peut s’inscrire gratuitement comme je l’ai fait, et ne pas recevoir le certificat à la fin du cours, mais si on souhaite obtenir le crédit pour les cours on peut payer un petit montant et participer à tous les exercices à transmettre aux dates requises, ce que j’ai décidé m’était superflu.

Il faut dire que le cours se révèle assez exigeant, mais c’est aussi très stimulant de se replonger dans le monde universitaire et de découvrir des classiques de la littérature fantastique et de science-fiction qui ont apporté beaucoup au genre à travers les âges. On suppose une charge de travail de 8 à 12 heures par semaine, mais puisque je ne fais pas les travaux, ça aide, heureusement! Juste les lectures et les vidéos du professeur suffisent, mais je regrette quand même de n’avoir pas le temps de m’attarder à réfléchir plus longuement à ce que je viens de lire.

En bref, le cursus inclut :
  1.   Les frères Grimm - Contes choisis, spécifiquement les traductions de l’allemand à l’anglais par Lucy Crane, élégamment illustrées par son mari, Walter Crane
  2. Lewis Carrol- Les aventures d’Alice au pays des merveilles et De l’autre côté du miroir
  3. Bram Stoker- Dracula
  4. Mary Shelly- Frankenstein
  5. Nathaniel Hawthorne et Edgar Allen Poe- nouvelles et poèmes
  6. HG Wells- L'île du Dr Moreau, l’homme invisible, Le pays des aveugles, L’étoile
  7. Burroughs et Gilman- La princesse de Mars et Herland
  8. Ray Bradbury- Chroniques martiennes
  9. Ursula K. LeGuin – La Main gauche de la nuit
  10. Cory Doctorow – Little Brother



Beaucoup de matériel à couvrir, tout cela. Je dois avouer que plusieurs auteurs de cette liste me sont encore inconnus, mais j’espère bien remédier à cela durant les prochaines semaines. Je vous en reparlerai sans doute, mais disons que je ne chômerai pas cet été!

Pour l’instant je suis plongée dans les contes des frères Grimm (j’ai déjà pris du retard!) et je suis à la fois surprise et consternée de ce que j’y apprends. Pas tout à fait le genre d’histoires avec lesquelles endormir les enfants, d’ailleurs. Mais serions-nous devenus trop parents-poules? Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça me fascine. 

Les frères Grimm tentaient de colliger en un recueil d'histoires les traditions orales transmises depuis des générations dans les familles allemandes, comme Charles Perrault l’a fait pour ses Contes de ma mère l’Oye en France. Mais là où monsieur Perrault a pris quelques libertés avec les contes relevés et les a embellis pour ses petits enfants, les frères Grimm se sont montrés plus rigoureux. Ils étaient davantage préoccupés par l’exactitude de leur rendu de l’oral à l’écrit que par la morale (souvent absente ou douteuse) derrière le conte. Mais ce n’est pas la seule différence, et celle-ci saute aux yeux à la lecture des textes : ils ont été rapportés tels quels, dans le phrasé usuel du conte. En les lisant, on imagine facilement la posture du conteur (le plus souvent, une conteuse d’ailleurs), ses pauses, ses intonations, ses effets dramatiques, alors que les histoires de Perrault sont résolument littéraires. Très intéressant, bref, et en prime l’analyse du professeur et l’accès au forum de discussion des élèves, que j’ai encore peu exploré, aident à réfléchir à la portée de certaines histoires sujettes à interprétation du lecteur.

Sur ce, si cela vous intéresse le cours reviendra sans doute à l’automne, ainsi que certains autres plus littéraires (en anglais, bien sûr).

Bonne été littéraire!


vendredi 14 juin 2013

Troisième humanité de Bernard Werber

J’ai entrepris la lecture de Troisième humanité avec beaucoup d’enthousiasme, parce que je n’avais jamais lu Bernard Werber et que je voulais vraiment le découvrir. Je pourrais vous dire que j’ai été déçue, que je n’ai pas beaucoup aimé le livre, mais là n’est pas la question. La vraie question c’est : pourquoi?

D’emblée, j’ai été surprise par les premières pages du livre qui décrivaient une exploration de paléontologues en Antarctique. Les méthodes scientifiques utilisées me semblaient plutôt invraisemblables. Qu’on découvre des géants de dix-sept mètres préservés dans la glace, d’accord. Mais que du même coup on explique un nombre effarant de mystères du monde par les vestiges de leur passage en ce lieu, ça m’embêtait. Le livre partait dans tous les sens et là où se mêlaient sciences, mythologie, croyances, spiritualité, visions du futur et fantastique, avec la voix anthropomorphique de la terre, ça m’a refroidie. De plus, l’auteur se montrait drôlement moralisateur. C’était gros, et difficile à gober. Les énoncés trop nombreux me faisaient me questionner sur la rigueur scientifique de l’auteur, qui pourtant, après vérification, fut journaliste scientifique avant de devenir écrivain. Ce qui m’a incitée à douter, c’est l’accumulation des libertés que Werber prenait avec tout le reste. Pourquoi pas avec la science, un coup parti?

J’avais noté les points qui m’intriguaient le plus et que je mettais en doute, mais après quelques recherches, j’ai été surprise. Outre l’utilisation de méthodes et de matériel trop sophistiqué non adapté à leur usage sur le terrain (surtout en passant du climat subarctique à la jungle), j’ai découvert que certaines informations que je croyais erronées s'avéraient véridiques. Ce n’était que leur présentation qui m'entraînait vers une fausse piste, qui m’agaçait. Par exemple, Werber mentionne la bactérie Yersina pestis ayant causé la peste. À un point, il parle de « bacille », alors qu’il n’a pas précisé qu’il s’agit de cette classe de bactérie. Pour certaines personnes, ça aurait pu passer inaperçu, mais je me suis aussitôt demandé s’il s’agissait réellement d’un bacille où s’il utilisait ce terme à tort et à travers. Après vérification, je confirme qu’il avait raison, mais dans le texte le mot était utilisé comme un synonyme de bactérie, ce qui aurait pu s'avérer fautif. J’apprends donc quelque chose. De même, il mentionne que la grippe espagnole était de nature « A-H1N1 », tout comme le virus de l’influenza responsable de la pandémie de 2009. Vérification faite, c’est bien le cas, même si ça me semblait peu probable. Voila comment il m’a fait douter, page après page, de la véracité de nombreux énoncés scientifiques sans réelle importance, donc c’était fichtrement agaçant pour moi.

Et puis il y a des trucs carrément tirés par les cheveux qui ne nécessitent aucune vérification, mais au moins là on sait qu’on nage en pleine fiction. Comme ce groupe de biologistes travaillant à la production de microhumains de 17 cm de haut, qu’ils arriveront à créer en laboratoire en faisant pondre des mammifères. Oui pondre, il s'agirait de la voie du futur. Ils commenceront par un lapin- et voilà un autre mythe de confirmé, le lapin de Pâques a vu le jour!- pour ensuite passer au singe, en mélangeant de l’ADN d’une pygmée à celui de l’homme le plus petit de la terre (une cinquantaine de cm je crois). Parce qu’entre 50 et 17 cm, il n’y a qu’un pas (ah que je me trouve drôle!). Tout cela après quelques manipulations génétiques qu’on explique peu, mais qui sonnent toujours aussi invraisemblables, mais bon, nous évoluons dans un monde fictif, n’est-ce pas? D’où mon billet récent sur les devoirs de l’auteur de l’imaginaire. Moi ça m’a perdue comme lectrice, en tout cas. Parce qu’en fiction tout est permis, mais ça doit rester plausible et explicable, ce qui n’est pas vérifié ici. Et je ne vous parle même pas des personnages unidimensionnels, on repassera, oui.

Ce que j’ai sans doute le moins aimé, ce sont les opinions de l’auteur insérées çà et là sans trop de subtilité. Les scientifiques, devant contrôler leur population grandissante de microhumains, trouvent la solution idéale : la religion. Ils deviendront évidemment des dieux, parce que « La religion a été créée pour calmer les tribus les plus féroces. C’est avant tout un outil d’ordre et de pouvoir pour influencer les esprits les plus influençables. » Et voilà, tout est dit. Personnellement, je trouve l’excuse un peu facile et peu élaborée, on se moque des religions tout en reproduisant toutes les erreurs qui leur incombent, sans proposer de meilleures solutions pour inculquer de l’ordre et des principes moraux à des êtres pensants. Mais pis encore: après des centaines de pages d’acharnement, on se dit qu’au moins, on sera passé à travers sans abandonner, pour arriver à la dernière page sur ces mots :

Fin du tome I.

(Imaginez Hélène qui s’arrache les cheveux). Bref, je m’attendais à mieux, et cette lecture ne m’incite pas à retourner dans l’imaginaire de Bernard Werber, malgré la bonne volonté. Toutefois, je demeure ouverte à découvrir d’autres de ses publications qu’on pourrait me recommander, si jamais j’ai un petit trou dans mon horaire de lecture (mais pas six cents pages, de grâce!).


vendredi 7 juin 2013

Si tu aimes le soleil...

La vampire en moi
Ah! le printemps! Le soleil, les sports de plein air, les jupes et shorts, les gougounes, les BBQ, le jardinage, le vélo, le retour des soirées au parc avec les enfants!

Ah! le printemps! La pluie, les changements brusques de température, le retour du rhume des foins, les insolations, la crème solaire, les chapeaux trop chauds, la sueur, et par-dessus tout : les bibittes! Yack!

Pas une autre qui se plaint du mauvais temps, direz vous. Et peut-être direz vous aussi que si on se plaint du froid et de la neige, on n'a plus le droit de se plaindre quand arrive le beau temps. Et c'est là que je dis: Ha! Mais moi, vous ne m'entendrez pas me plaindre du froid et de la neige (j'ai un service de déneigement).  Voyez vous, j'ai toujours préféré le froid aux grandes chaleurs, au moins avec le froid il y a moyen de s'habiller et de se réchauffer, et que dire des soirées près d'un bon feu de foyer!

Oui, j’ai toujours manifesté un petit côté casanier, on pourrait même dire un petit côté vampire qui fuit le soleil, et je l’assume. Depuis toute petite, j'évite de m’exposer au soleil. D’ailleurs, je réagis très mal à ses rayons. Je brûle, c’est simple! Sauf depuis mes quelques années de voiles, les étés où j’ai été le plus bronzée de ma vie (lire rouge/pelée/rose/repelée/un ti-peu bronzée). Depuis cet été-là je suis marquée d’affreuses taches pigmentaires au visage, que la grossesse à malencontreusement amplifiées. Toutes les crèmes, produits et traitements annonçant la fin des taches pigmentaires ont été essayés, aucun n’a tenu promesse. Il ne me reste qu’à éviter de m’exposer à nouveau, donc pour toujours et à jamais les crèmes solaires et chapeaux à larges rebords lorsque paraît Galarneau! Voilà pourquoi j’aime tant mon intérieur douillet, pourquoi j'apprécie même la pluie qui nous tombe dessus sans merci, (et le son de la pluie, c'est merveilleux pour s'endormir) et même si la propagande populaire voudrait que je me sente coupable de ne pas profiter du beau temps lorsque le soleil se pointe enfin, je préfère rester à l'intérieur. Mon excuse est toute faite : les vampires se désintègrent au soleil, vous ne le saviez pas?  

Ces moustiques qui aiment trop
Outre le soleil, il y a les bibittes que j'essaie aussi d'éviter. Je ne sais pas si c’est dû à mon grain de peau ou mon odeur corporelle, voire mon type sanguin, mais les maringouins m’adorent. Sérieusement. Avec moi dans les parages, pas besoin de chasse-moustique. Une petite marche en forêt vous en convaincra. Vous vous baladerez en sifflotant dans la nature, admirant les oiseaux, les écureuils et autres bestioles, sans moustiques puisqu’ils s’acharneront sur moi qui, loin derrière vous, me battrai à grands coups de chapeau en jurant contre ces indésirables qui me tournent autour, sifflant dans mes oreilles et me rendant folle. Tiens, je devrais breveter ma méthode : un peu de pouche-pouche de concentré d’Hélène, à vaporiser sur votre voisin svp et vous aurez la « Sainte Paix » aussi longtemps que votre victime reste dans les parages.

J’ai bien essayé toutes sortes de chasse-moustiques, la citronnelle reste le produit que je préfère, pas qu’il soit si efficace, mais au moins il a le mérite d’être écologique. Toutefois, mes quelques cours d’herboristerie m’auront fait découvrir une plante efficace contre les piqûres en forêt : le plantain. Il s'agit d'une plante qui pousse un peu partout en ville et le plus souvent le long des sentiers, les Amérindiens l’utilisaient pour guérir les piqûres d’insectes et même les morsures de serpent venimeux, on ne rit plus! Voici à quoi ça ressemble :


Avertissement : à ne pas confondre avec de l’herbe à puce, hein? Pas de danger, me direz-vous, mais on n'est jamais trop prudent. Donc vous vous faites piquer en forêt (ou dans mon cas, au parc, en jardinant autour de la maison, en dîner sur la terrasse, ou à l’épicerie, allez chercher) et vous vous mettez illico en quête de l’un de ces végétaux. Vous arrachez une seule feuille (ou une poignée si vous êtes comme moi) vous la mâcher –ou pour les plus dédaigneux, la frotter jusqu’à en extraire un peu de jus — puis en frotter le suc sur votre piqûre. Si vous ne l’avez pas déjà grattée, l’enflure n’apparaîtra même pas. Dans le cas contraire, il vous faudra réappliquer quelques fois, mais ça marche et ça enlève réellement la démangeaison. Je me suis d’ailleurs fabriqué une huile de macération de cette plante, que j’ai ensuite mélangée avec de la cire d’abeille dans un bain-marie pour en fabriquer un onguent efficace. Un vieux secret d'herboristerie. Le plantain aide aussi à la cicatrisation et à la réparation de la peau. Nous en tenons à l’année au frigo, parce que je n’y ajoute pas d’agent de conservation. Mais ça marche et m’empêche de me gratter jusqu’au sang. Et les enfants, aïe aïe aïe, eux aussi les moustiques les aiment trop et ça fonctionne très bien.

Vous me comprendrez un peu mieux maintenant si autour de moi on chante « Si tu aimes le soleil » et que je ne tape pas des mains. Ou si je tape, c’est sûrement pour écraser un moustique que vous n’avez pas repéré. 

vendredi 31 mai 2013

Est-ce que l’auteur de SFFF a tous les droits?

Ça a commencé par une discussion animée au travail. J’expliquais à une collègue combien la pseudoscience sans fondement me faisait décrocher dans les œuvres de fiction en général, en science-fiction surtout. Ma collègue s’en est offusquée : selon elle, l’auteur de science-fiction à tous les droits, il peut bien inventer ce qu’il veut. Mais non, lui répondis-je, il doit au contraire maintenir un certain niveau de réalisme s’il veut vendre le reste de sa fiction qui elle n’existe pas (encore). Et la même chose s’applique d’ailleurs, peu importe le genre, nous devons y retrouver des points de repère concrets qui serviront d’assise afin d’accepter les éléments improbables (magie, technologie très avancée, etc.).

Ça m’a quand même ramenée à chercher dans mes lectures sur l’art d’écrire où je croyais avoir déjà noté ce sujet. J’ai malheureusement fait chou blanc. Si je me souviens bien, il pourrait s'agir d'Orson Scott Card dans son livre sur comment écrire de la science-fiction et de la fantasy, mais je n’en suis pas certaine. Bref, les propos dont je me rappelle soutenaient que l’écrivain en question, lorsqu’il donnait des ateliers sur l’écriture à des étudiants, passait une portion du temps à discuter en classe de la magie et de ses règles. En particulier, quel est le coût de la magie? Ce cas spécifique visait à illustrer, entre autres, qu’on peut bien inventer un monde à partir de rien, et de créer de toutes pièces ses lois relatives à la science, à la physique ou à la magie, mais quelque part il faut 1 - que le lecteur y retrouve des points de repère, et 2 - doser les forces et les faiblesses de protagonistes et des antagonistes pour maintenir un certain suspense.

Dans Star Trek par exemple, pour les fans de la série, l’entité omnipotente « Q » apparaît à l’occasion et sème le chaos parmi l’équipage discipliné des vaisseaux de la Fédération qu’il affectionne. Il possède les pouvoirs d’un dieu tout puissant, et en un claquement de doigts arrive à causer autant que réparer tous les dégâts du monde. Mais voilà, bien qu’il s'avère divertissant et mémorable, on ne peut le voir apparaître trop souvent, sinon ses interventions deviendraient convenues. Le vaisseau est menacé par une horde de Cardassiens qui veulent détruire toute la Fédération? Pas de problème, on appelle Q à la rescousse et il les exterminera jusqu'au dernier! Non, ça minerait la crédibilité de l’émission et enlèverait toute tension. On finirait par ne plus croire aux difficultés de l’équipage en attendant l’intervention divine, le Deus ex machina. C’est là toute la subtilité des règles et du coût de la magie ou comme dans ce cas, de la technologie.

C’est pour cela, en partie, que je crois que les auteurs ne devraient pas tout se permettre.devraient D’autre part, il y a l’expérience du lecteur. Lorsque je lis (hypothétiquement, hum) que quelqu’un, sur notre planète à notre époque, se retrouve en pleine jungle et sort de son sac à dos un microscope électronique (qui soit dit en passant est un truc énorme comme un local et qui nécessite une installation sans vibration aucune, et que dire de l’électricité), et en un regard tire une série de conclusions de l’analyse du sang d’une personne, je décroche, parce que j'associe ces scènes à des incongruités. Si l’auteur ne sait pas cela, alors il n’a pas fait son travail de recherche. Peut-être que beaucoup de lecteurs s’en moqueront et ne feront que hausser les épaules, mais un tas d’autres s’en offusqueront car ils reconnaîtront qu’on essaie de leur passer n’importe quoi. Il relève de la responsabilité de l’auteur de vérifier la plausibilité de ses scènes, et il me semble que ce n’est pas trop demander. En cas de doute, mieux vaut rester vague, je préfère encore cela à lire des âneries informations erronées.

Je concède que quelques fois, l’auteur souhaite simplement abréger. Plutôt que d’expliquer que l’on collecte des échantillons, les ramène au laboratoire, trois semaines plus tard reçoit les résultats d’un spécialiste sonne encombrant. Mais je crois qu’il y a moyen de trouver un juste équilibre, non?


Et vous, qu’est-ce que vous en pensez?