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Blogue de Hélène Arsenault


mercredi 31 octobre 2012

Vieux, c’est à quel âge?

J’attendais dans la file du casse-croûte pas du tout santé et la dame âgée juste devant moi passait sa commande. Après la troisième fois qu’elle demandait à la caissière de répéter les choix au menu, elle finit par s’excuser à la dame en jouant les vieilles femmes gâteuses. « Que voulez-vous, j’ai soixante-quinze ans, à mon âge on ralenti, je ne suis plus aussi vite qu’avant » nous sert-elle, moi comprise alors qu’elle se retourne pour juger de l’effet de sa pointe d’humour. J’ai enfin la chance de l’observer davantage, alors que je ne voyais que son dos auparavant. Avouez qu’une déclaration comme celle-là donne d’emblée  le droit d’évaluer les preuves à l’appui sans scrupules. Cheveux gris épars et clairsemés, épaules voûtées, vêtements négligés, peau fripée et surtout multiples taches pigmentaires me laissaient croire qu’elle faisait son âge. La surprise est venue de derrière le comptoir. Alors que la caissière restait bien sagement à son tabouret et annonçait les commandes à sa collègue « Une poutine, un steamé pis une canette de Coke pour apporter! », cette dernière courait de part et d’autre de la cantine pour préparer les plateaux, sans s’arrêter une minute pour souffler. En entendant l’énoncé de la cliente concernant son âge, elle s’est arrêtée brusquement devant le guichet.

« Moi aussi j’ai soixante-quinze ans et je suis toujours aussi vite! » Et paf, sur cette déclaration-choc elle nous laisse tous pantois pour vaquer à ses activités, comme une Speedy Gonzales sur l’amphétamine.   

De nouveau j’observe la nouvelle venue dans mon champ de vision : toute menue, courte, débordante d’énergie, sautant de gauche à droite avec ses espadrilles, son filet à cheveux ne l’avantageant pas, mais, somme toute une femme à qui on n’aurait pas donné plus de soixante ans. Certes, son visage portait les marques du temps, tout en rides, mais des rides d’expressions surtout, et moins profondes que celles que je venais de détailler, sans taches brunes à l’horizon. Voilà que je me retrouvais face à deux femmes de soixante-quinze ans dont l’une était plus jeune que l’autre! Quel désarroi!

Je me suis mise à réfléchir sur la conception de la vieillesse. Si j’ai compris une chose avec le temps, c’est qu’il n’y a pas d’âge universel pour être vieux. Demander à l’homme de quatre-vingt-dix ans, il vous dira qu’il est encore jeune comparé à l’autre qui vient de fêter ses cent ans! Quand on se compare, on se console, me direz-vous? Mais ce n’est pas encore ça.

Je me rappelle que toute petite, mes amis et moi jouions aux grandes, et mon âge préféré à l’époque c’était seize ans. Il me semblait que tout serait possible à seize ans, tout en restant confortablement protégée dans le cocon familial. Lorsque j’ai eu seize ans, je n’ai plus beaucoup pensé à vieillir pour un long moment. Mais à l’université, lorsque j’ai décidé de poursuivre à la maîtrise, j’ai accepté à un point que ma carrière prendrait son essor dans la trentaine, puisque ma vingtaine serait consacrée à mes études. Je ne me voyais pas me marier ou avoir des enfants à ce moment, pas moi. Lorsque j’ai eu trente ans, j’avais même l’impression d’approcher du but, de la femme accomplie que je deviendrais. Quelques-unes de mes amies ont déprimé, il a fallu les sortir, se saouler, dégriser dans un SPA tout un week-end. Bref, tout étant relatif, j’avais déjà noté la divergence de perception entre ces amies et moi sur nos âges respectifs. Pourtant je me disais : venu quarante ans, là je vais commencer à me sentir vieille. Mais non! Ça n’a rien à voir. Aujourd’hui j’arrive même à concevoir que peu importe l’âge physique, c’est dans le cœur que ça se passe, et dans la tête aussi, et j’ajouterai que le cas de la préposée à la cafétéria m’a fait réaliser que l’activité continue garde jeune et en santé également. Alors aussi longtemps que je trouverai de quoi m’occuper, je resterai jeune, et le physique suivra. Et puisque j’écris pour m’amuser, je ne manquerai jamais de travail. C’est-ti pas beau la vie?

mercredi 24 octobre 2012

Richard Castle l'écrivain-détective


Si vous ne connaissez pas la série télévisée Castle de ABC (diffusé sur CTV au Canada), je vous propose un tour d'horizon.

Richard Castle (joué par Nathan Fillion) est un écrivain de romans policiers à succès, millionnaire et totalement jet-set, vivant à New York. Lorsque surviennent des meurtres copiant ses livres dans les détails sanglants, la détective Kate Becket (Stana Katic) est appelée à résoudre les crimes et fait appel à Richard Castle comme expert dans cette série de meurtres. Ils forment une équipe du tonnerre, le flamboyant Castle avec ses idées hors normes, et la mystérieuse Becket qui ne baisse jamais les bras. Castle aime un peu trop ce nouveau jeu de détective et à la fin du premier épisode, profitant de ses relations avec le maire (un vieux pote de poker), il devient le nouveau partenaire consultant de Becket sous prétexte de s'en inspirer pour ses futurs romans, au grand dam de cette dernière. Au départ, elle est exaspérée par la présence de cet homme aux moeurs légères, toujours à  flirter et à blaguer sur les scènes de crime comme si c'était un jeu, mais il faut admettre qu'il est attachant et une tension sexuelle efficace s'installe entre les deux (évidemment!). Il utilise Becket comme muse pour ses nouveaux romans et elle profite de l'expérience de Castle pour plonger dans la psyché des tueurs.

Nous en sommes à la 5e saison. Au départ, Becket faisait beaucoup plus "policière", mais il me semble qu'au fil du temps, ses cheveux s'allongeant, elle devient de plus en plus "pitoune" de luxe et de moins en moins crédible dans le rôle de la détective coriace. Les coiffures élaborées, le eye-liner de superstar, les talons hauts, les vêtements stylisés, je me dis que ça doit être encombrant pour chasser les criminels, sans parler du temps et de l'argent que ça bouffe, quand on connaît le salaire des policiers. Mais bon, chacun son truc. Castle lui au contact de Becket se raffine. Alors qu'il jouait le playboy millionnaire au départ, il s'assagit pour impressionner la belle, parfois, et cesse petit à petit de courir les jupons, ce qui les rapproche bien entendu.

J'écoute cette série avant tout parce qu'elle est très humoristique, intelligente et efficace. Le jeu de Nathan Fillion qu'on a vu dans la série Firefly (un excellent western de l'espace, ni plus ni moins) vaut le détour à lui seul. Il sait passer du sérieux à la comédie en une seconde, joue à la merveille l'amoureux contemplatif et surtout l'écrivain inspiré, que ce soit à son clavier (que l'on voit peu, mais à l'occasion) ou au poste de police. 

Oui, Rick Castle vit la grosse vie de Jet-setter new-yorkais, celle de l'écrivain qui a réussi, dont les publications deviennent automatiquement des best-sellers, marié et divorcé deux fois, père d'une adolescente plus mature que lui, fils d'une actrice narcissique qui n'accepte pas de vieillir. Il est branché sur tout ce qui se fait de bizarre et d'étrange chez l'être humain semble-t-il, du "zombie walk" (dont j'ai découvert l'existence en écoutant Castle) au jeu de rôle d'espion, en passant par toutes les légendes urbaines imaginables. Mais outre son statut social et mondain, l'homme fascine parce qu'il cherche toujours l'histoire à raconter derrière le crime sur lequel il enquête, il prend des risques, contourne les interdits, ne saute jamais aux conclusions, mais réfléchi à l'extérieur des normes dans lesquelles les détectives se bloquent parfois, ce qui fait de lui un atout majeur pour Becket et son équipe. Ensemble, ils forment un duo-choc qui gagne presque à tout coup en se complétant, et c'est la beauté de la série. Les personnages secondaires, entre autres Ryan et Esposito, les deux autres membres de l'escouade, ainsi que le médecin légiste Lanie, la meilleure amie de Becket, ajoutent du piquant à la série et parfois une tension intéressante. 

Et pour tout dire, Castle mène la vie d'écrivain rêvée, alors allez voir ça, les lundis soirs à 22 h 00 sur CTV et en français sur Séries + maintenant.

lundi 22 octobre 2012

Ma chanson bonne humeur par excellence

Puisque je dois écrire mon texte du Sans papier (dû aujourd'hui) et je tarde, la procrastination aidant, j'ai décidé de me trouver une petite toune pour me remonter un peu.  J'hésite entre deux classiques avant d'adopter l'une de ces chansons comme thème officiel de la bonne humeur, voici les nominés:


Option 1: I will survive de Gloria Gaynor



Option 2: Pata pata de Miriam Makeba



Vous votez pour quoi? Vous avez quelque chose à me suggérer?

Bonne session d'écriture à tous.







jeudi 18 octobre 2012

Logiciel d'écriture Scrivener


Je me posais des questions sur le logiciel Scrivener depuis un bout de temps. Puis suite à un billet de Pierre qui discutait d'autres avenues pour la gestion des écrits sans l'avoir testé, j'ai enfin décidé d'essayer le logiciel pour une période d'essai gratuite. Bien sûr, c'est là toute la beauté de la chose marketing: les logiciels qu'on ne connaît pas, on doit y passer un certain temps pour les découvrir et déterminer leur utilité. Et honnêtement, après quelques heures d'investissement, il faut rapidement décider si on veut en consacrer davantage à un logiciel qu'on n'utilisera pas, ou l'acheter. C'est un peu ce qui m'est arrivé avec Scrivener.

Il faut dire d'abord que les gagnants du Nanowrimo de l'an passé (comme chaque année, je crois) pouvaient acheter le logiciel à 50% du prix avant la fin septembre de cette année. Puisque le logiciel se vend environ 40$ CA, ça ne faisait que 20$. Donc avec ma patience légendaire, j'ai passé une journée à parcourir le "tutorial" du logiciel qui est franchement bien fait, je dois dire, pour conclure qu'après une journée d'investie, j'en avais assez vu pour me convaincre de l'acheter sinon ça aurait été du temps perdu, et je déteste perdre mon temps. Alors à 20$, pas de tataouinage, j'ai acheté.

Premier défaut en partant, il n'est qu'en anglais, bien qu'on mentionne que le français est à venir dans la section "sélection de la langue". Ce serait bien d'obtenir la version française un jour, mais entre-temps, je travaille en anglais et je ne m'en porte pas plus mal. En fait, l'interface est en anglais, mais les plans et feuilles modèles dont on se sert sont si faciles à personnaliser qu'on peut convertir tous nos outils de travail en français en un rien de temps. Le logiciel nous demande d'abord sur quel type de projet on travaille (fiction, récit, nouvelle, script, etc.) pour nous proposer des outils appropriés. Il nous offre ensuite des fiches modèles qu'on peut modifier à sa guise pour se créer des fiches de personnages, de lieux, de scènes, ou tout autre item dont on aura besoin. Ces informations demeurent bien visibles en tout temps dans un répertoire à la gauche de l'écran, favorisant la consultation rapide d'une fiche en cours d'écriture. Exemple, j'arrive à un passage ou j'introduis un personnage, mais je ne me rappelle plus de son apparence. Je clique sur sa fiche pour la consulter, puis d'un seul clique je peux retourner à mon texte là où j'étais une seconde plus tôt. C'est pratique. Aussi, ces fiches peuvent être agrémentées d'informations diverses, de photos, de liens, etc. Donc si on recherche un lieu, on peut facilement tout colliger au même endroit et y avoir accès d'un seul clique à l'intérieur du même document.

On peut ensuite créer un plan aussi détaillé que désiré en alternant les scènes sous forme de fiches, et ensuite écrire son texte chapitre par chapitre. Toutes les fiches, scènes ou idées sont regroupées visuellement sous forme de tableau d'affichage que l'on peut consulter pour garder une vue d'ensemble de son travail. Petit aperçu: 



Lorsqu'on voudra imprimer ou exporter, on n'aura qu'à sélectionner uniquement les informations pertinentes en omettant les informations connexes comme les fiches et les détails des scènes, ce qui est aussi très convivial. Enfin, et point qui m'a beaucoup plu, le logiciel est déjà configuré pour exporter le texte dans le formatage standard des maisons d'édition (polices de caractères, interlignes, etc.) donc en peu d'étapes tout se convertit facilement en un format impression, ou encore PDF ou Word(entre autres) pour révision et réédition. Il y a une foule d'autres fonctions que je n'ai pas encore eu le temps d'explorer, comme la recherche par mots-clé, et l'étiquetage (par exemple si on veut surligner chaque dialogue d'un protagoniste pour évaluer sa voix), et un générateur de noms de personnages dans différentes langues (totalement gadget mais c'est amusant). Disons que j'aime beaucoup Scrivener comme outils d'organisation préalable à la rédaction proprement dite. Et c'est un peu là que ça se gâte.

Je n'ai pas encore vraiment pris le temps de rédiger un texte à l'aide de Scrivener, puisque mon prochain projet attendra le Nanowrimo, mais je planifie tous les détails présentement. Le problème majeur que j'anticipe, c'est la difficulté de ne pas travailler avec Antidote. Depuis que je l'ai installé il y a plus d'un an, ce petit logiciel de correction m'a sauvé la vie et je l'utilise à fond, non seulement pour la correction, mais pour vérifier la signification de mots, pour trouver des synonymes ou encore dans la section cooccurrence qu'une collègue du Sans papier m'a fait découvrir, qui aide beaucoup à chercher le meilleur synonyme dans un contexte particulier ou la meilleure expression (qu'on a sur le bout de la langue sans arriver à la trouver). Un outils irremplaçable donc, et qui n'est pas compatible avec Scrivener. Si je pouvais marier les deux logiciels, je le ferais sans hésiter, mais pour l'instant, je me contente de planifier et d'organiser dans Scrivener pour possiblement continuer d'écrire dans Word en ayant recours à Antidote, je n'ai pas encore décidé­. Pas la réponse à tous les maux donc, mais tout de même un gain important sur la vision générale de mes écrits, sur la réflexion et la recherche préalable.  

Et vous, est-ce que vous vous passeriez d'Antidote pour la rédaction une première épreuve? Mouais. 

jeudi 11 octobre 2012

Mylène Gilbert-Dumas, Geneviève Blouin et Georges Leblanc

Voici l'intégral de ma chronique littéraire du Sans Papier de la Teluq du mois d'octobre.  Bonne lecture à tous! Je prend les suggestions de lecture, si vous en avez (auteurs québécois strictement).

Au menu ce mois-ci : Yukonnaise de Mylène Gilbert-Dumas, Hanaken, la lignée du sabre de Geneviève Blouin et Georges Leblanc avec Au-delà des limites et l’Océan prédateur.
Yukonnaise, de Mylène Gilbert-Dumas chez VLB éditeur
YukonnaiseUne écrivaine vient passer une partie de l’hiver au Yukon avec l’espoir d’y trouver le sujet de son prochain roman. Sur la route qui relie Whitehorse à Dawson City, elle prend une femme en auto-stop et réalise qu’il s’agit d’Isabelle St-Martin, une esthéticienne dont elle a déjà été la cliente.
Avec ce douzième roman de Mylène Gilbert-Dumas, l’intrigue est posée dès le début : qui est donc cette Isabelle, début quarantaine et complètement convertie au mode de vie yukonnais « à la dure ». Lorsque l’écrivaine la prend en auto-stop, Isabelle porte une parka, d’énormes bottes d’hiver, ses cheveux courts, et son apparence générale est négligée. Comment s’expliquer dès lors son cheminement, lorsqu’on apprend qu’elle travaillait autrefois comme esthéticienne à Québec, qu’elle prenait une heure minimum à se pomponner avant de sortir, souvent deux, et que sa vie avait tout du superficiel. Dès le départ, la curiosité est piquée et maintenue jusqu’à la fin. L’auteure dénoue avec habileté les revirements qui ont fait d’Isabelle cette femme forte et indépendante qu’elle est devenue au Yukon. Yukonnaise nous fait visiter un coin de pays bien méconnu pour la plupart, avec ses paysages merveilleux comme on ne peut que les imaginer, des nuits étendus à observer les aurores boréales, des cabanes en bois rond sans électricité ni eau courante, isolées de toute civilisation. Un monde d’autonomie totale, de réclusion souvent, mais surtout de liberté. Un endroit que l’auteure a visité d’abord en résidence d’écrivain, et qu’elle prend grand plaisir, on le sent, à nous faire découvrir à notre tour. Une belle lecture qui m’a également plongée dans une douce nostalgie des années 80 et 90 en remontant le temps aux côtés d’Isabelle.
Fait à noter, Mylène Gilbert-Dumas a écrit davantage de romans historiques par le passé dont une série se déroulant justement dans le Yukon durant la ruée vers l’or, Lily Klondike. Une belle lecture, bref, qui porte à la réflexion sur notre société de consommation et nos vrais besoins, sans poser de jugement, à l’instar de ces Yukonnais que l’auteure apprécie tant, et nous de même à la suite de cette lecture.
Hanaken, la lignée du sabre de Geneviève Blouin, chez Trampoline – roman jeune adulte
La lignée du sabre
Japon, ère des « Royaumes en guerre », fief du clan Takayama.
Suite à la mort brutale de leurs parents, deux adolescents de la famille Hanaken, Satô et Yukié, sont forcés de se tailler une place dans le monde des adultes.
Ce faisant, ils découvrent bientôt que leurs alliés sont impliqués dans un complot visant le chef du clan, le seigneur Takayama. Or, Yukié et Satô ont leurs propres raisons d’en vouloir à Takayama…
Dans ce Japon des samouraïs, où il ne fait pas bon se rebeller contre l’autorité, Satô et Yukié sauront-ils déjouer les machinations, survivre à la guerre qui se prépare et racheter l’honneur de leur famille?
Historienne de formation, spécialiste en arts martiaux et surtout connue pour ses nouvelles de genre (noir, horreur, fantastique), Geneviève Blouin publie ici son premier roman splendidement illustré par Sybiline. On y découvre les us et coutumes des familles de samouraïs à cette époque, leurs armes, leurs vêtements, la place des femmes et celle des différents membres d’une famille. Oui on s’instruit beaucoup sur le Japon au fil du récit, mais c’est surtout la remise en question de ces deux jeunes gens, Yukié et Satô, qui marque, et dont le point culminant se résume en une décision aux conséquences funestes. J’ai offert ce livre, recommandé à partir de 12 ans, en cadeau à une jeune fille de 10 ans sans l’avoir encore lu tellement j’avais confiance en la plume de l’auteure, mais quelques seppukus plus tard, je me demandais comment sa mère apprécierait! Je n’avais pourtant pas à m’inquiéter, la jeune fille a beaucoup aimé sa lecture et n’a pas fait de cauchemars. Pour ma part, j’ai trouvé le personnage de la jeune fille, Yukié, plus fort et plus attachant que celui de son frère, surtout dû à sa position délicate d’otage du seigneur Takayama qui lui fait voir un tout autre côté des choses. Arrivera-t-elle à exécuter la mission qu’on lui a confiée et à racheter l’honneur de sa famille?
L'ombre du daimyoAu cœur de l’honneur et de la loyauté, il y a bien sûr cette question fondamentale : devrions-nous accorder une confiance aveugle en nos aînés, car ils savent mieux que nous, ou au contraire nous forger notre propre opinion basée sur nos expériences et connaissances?
Dans ce monde ancien et à 14 ans, rien n’est moins évident.
Je recommande donc chaudement ce livre à tous les jeunes gens, comme les moins jeunes, appréciant les épopées de guerre et de samouraïs, ou simplement fanatiques d’histoire.
Le tome II, Hanaken, l’ombre du daimyôchez Phoenix, vient tout juste de sortir en librairie et je vous en parlerai certainement dans une prochaine chronique.
Vous pouvez discuter avec l’auteure et connaître ses autres projets sur le blog qu’elle tient ici :http://laplumeetlepoing.blogspot.ca/
Au-delà des limites et L’Océan prédateur, de Georges Leblanc chez Les éditions de la francophonie
Au-delà des limites
Qui n’aime pas un bon récit d’aventures épiques, surtout quand l’histoire relate celle d’un skipper renommé en solitaire, et son voilier qui coule au beau milieu de l’Atlantique? C’est le récit que nous propose Georges Leblanc avec Au-delà des limites, alors qu’il reprend pour nous tous les détails qui ont conduit son voilierTriller vers le drame en septembre 1998, lors d’une épreuve de qualification pour la course en solitaire « La Route du Rhum ».
Georges Leblanc est un conteur né. Personnage très médiatisé du monde de la voile, il se livre ici avec candeur et humour sur les événements ayant précédé l’abandon de son voilier au milieu de l’océan. Que vous soyez amateur de voile ou non, vous ne resterez pas insensible devant les tribulations de cet homme à la volonté de fer, à la résilience phénoménale et à son charisme indéniable. Mais outre le drame qu’il a vécu, il saura bien vous dépeindre son amour de l’océan et de ses habitants qu’il respecte et admire plus que tout. Mais de grâce, à ne pas lire avant le coucher, vous aurez le mal de mer!
L'Océan prédateur
Autre récit palpitant qui se solde avec la perte d’un voilier océanique, L’Océan prédateur se veut aussi un appel à la sensibilité de tous vis-à-vis le respect de nos océans et, plus largement, de notre environnement. Cette fois le skipper et son coéquipier ont vu la mort de très près, et j’ai pleinement ressenti la tension avec eux alors qu’ils se sont retrouvés prisonniers du cockpit durant un trop long moment. Une histoire qui donne froid dans le dos. Cet événement s’est avéré attribuable à l’erreur (ou devrais-je dire la bêtise) humaine et aurait pu être évité. Néanmoins, ce périple forme un fichu de bon récit encore une fois, comme Georges Leblanc sait si bien les raconter en toute humilité.
Je ne dévoile rien ici qui ne soit déjà connu dans les médias si vous prenez le temps de chercher, mais les faits relatés par les journalistes et ceux vécus par les protagonistes n’ont rien en commun. J’avoue que ces volumes contiennent un certain nombre de termes marins, mais j’ose espérer qu’ils ne rebuteront pas le lecteur, mais piqueront plutôt sa curiosité.
Enfin, Georges Leblanc continue d’écrire puisqu’il le fait si bien et que les livres vendus contribuent à lui procurer des commandites pour ses prochaines aventures, car malgré tous les revers, il continue de naviguer et y prend grand plaisir, ça se sent. Il a aussi écrit Les Échos de l’océan et Le Chant des sirèneschez le même éditeur. Pour se les procurer, il suffit de visiter le site du skipper :http://www.georgesleblanc.com/.
Et je vous laisse cette fois avec un bon souvenir de 2002, déjà. C’était bien moi en rouge et bleu, à côté de Georges Leblanc (même si c’est difficile à dire avec la qualité de la photo) en préparation pour une petite étape de Rimouski à Matane, sur le voilier dont fait état son deuxième livre, L’Océan prédateur. Mais qu’est-ce que je faisais-là, moi au fait? Curieux!
Bonne lecture!
Voilier

jeudi 4 octobre 2012

Ça commence aujourd'hui!

Il y a environ quatre ans, j’ai consulté une voyante pour la première fois de ma vie. Je ne m'étais jamais montrée particulièrement curieuse envers mon avenir auparavant. Après tout, à quoi bon? Si on me donne de mauvaises nouvelles, je m’en ferai jusqu’à ce que ça se produise. Si les nouvelles s’avèrent bonnes au contraire, ça gâchera un peu la surprise et le plaisir plus tard, non? Ça, c’est si on prend les prédictions au sérieux. Mais voilà, cette femme n’était pas une voyante (ou médium) comme les autres. Elle se spécialisait dans la lecture de la mission de vie, et non dans l’avenir. Cette perspective intéressait nettement plus la femme que j’étais, à la croisée des chemins. Pour récapituler, je savais depuis plusieurs années déjà que je voulais écrire, plus tard peut-être, à la retraite possiblement. Mais je savais aussi que je n’endurerais jamais mon mode de vide jusque-là.

Je travaillais en communications marketing dans une boîte de biotechnologie, et les dernières années s'étaient montrées dures. Restructurations, mises à pied subites et massives, dégradation de l’ambiance au travail, etc. Mon plan voulait qu’au moment choisi, je devienne travailleuse autonome en offrant mes services à mes contacts de l’industrie, puisque je saisissais bien les enjeux de mise en marché des produits, la science derrière tout ça, et que je pouvais pondre les éléments de communication et de marketing qui répondraient aux besoins des compagnies (surtout en démarrage). Je prévoyais voguer sur ces contrats occasionnels aussi longtemps que je le voudrais, m’octroyant du temps pour écrire et organisant mes journées comme je l’entendais. Mais vous le devinez, ça ne s’est pas passé comme ça.

Bien après avoir ébauché ce plan, j’ai connu plusieurs revers qui m’ont menée vers l’assurance emploi (pour résumer : mise à pied- retour au travail-enceinte-congé parental-poste aboli-retour au travail-mise à pied). Mon plan m’est revenu en tête à ce moment. Pourquoi ne pas devenir travailleuse autonome, puisque je me retrouvais sans emploi à nouveau, et que j’en avais marre du mode corporatif? Bénéficiant d'un programme du gouvernement pour soutenir le démarrage d’entreprise, je me suis lancée: les cours, le plan d’affaires, le démarchage, etc. Je débordais d'enthousiasme, mais en même temps, nous désirions un autre enfant et l’horloge biologique me taraudait. Je suis redevenue enceinte durant le programme, et c’est là que j’ai consulté cette voyante (vous l’aviez oubliée celle-là, avouez?).

Puisqu’elle se spécialisait dans la mission de vie, je tenais à savoir si l’écriture se trouvait quelque part dans mon futur, et si j’arriverais à quelque chose avec cette compagnie que je tentais de démarrer. Elle m’a répondu que oui, l’écriture faisait partie de ma mission, mais qu’avant d’y arriver j’avais besoin de plus d’expérience de vie et de maturité (je paraphrase, là). Puis elle m’a dit quelque chose qui m’a complètement découragée : que pour une raison de « cycle énergétique » que je n’ose tenter d’expliquer ici, rien ne se produirait d’encourageant avant un bon quatre à cinq ans, côté écriture. Et en ce qui concernait mon travail autonome, elle y voyait peu de chance de succès, car la venue de mon deuxième enfant prendrait sans contredit toute la place dans mon quotidien, donc je n’aurais pas l’opportunité de m’investir dans le développement des affaires. Vous l’aviez vu venir, vous, n’est-ce pas?  J’ai eu quelques clients, mais bientôt, il m’a fallu refuser des projets, car je n’aurais pas le temps de les terminer.

Le temps, finalement, a donné raison à cette voyante. Dès le départ, j’étais sceptique et prenais le tout avec un grain de sel. Mais sa mise en garde sur le manque de débouchés de l’écriture avant un bon quatre ans m’a freinée pour un long moment. Déçue, j’ai arrêté d’écrire; apparemment j’y ai cru malgré moi. Puis, petit à petit, j’ai recommencé à écrire, profitant de la fin de mon dernier congé parental, lorsque ma petite est entrée en garderie, pour terminer le premier jet de mon tout premier roman. Il était encore loin d’être présentable, mais pour la première fois de ma vie, j’étais allée au bout d’un immense projet, un que j’avais entamé près de quinze ans auparavant, et j’étais fière de moi. Depuis, j’ai continué, persévéré, écris un deuxième tome à ce premier, puis un autre roman complètement différent. Je n’ai pas encore trouvé d’éditeur, mais je dois dire que ces versions ne me satisfont pas encore totalement. Il y manque un petit quelque chose, et j’ose espérer que je trouverai sous peu, avec de l'aide ou de la persévérance, probablement les deux.

Ensuite, je n’avais plus du tout envie de retourner en arrière. J’ai déniché un travail à temps partiel pour un OSBL que j’adore, avec des collègues que j’adore. J’ai peu de revenus, mais j’ai du temps pour m’occuper de ma petite famille et pour écrire. Et je suis tellement plus heureuse qu'autrefois!

La beauté de tout cela, c’est que le fameux quatre ans de latence prédit par ladite voyante se termine aujourd'hui (et que le reste commence, si vous me suivez!) Avec mon anniversaire, l’arrivée d’un nouveau momentum dans ma vie, d’une poussée du destin, je l’ignore, mais je me sens prête à recevoir. Tant qu’à y croire, hein? J’ai beaucoup travaillé durant ces dernières années, j’ai appris, j’ai commis des erreurs, je me suis corrigée, et j’ai encore tant à apprendre, c’est merveilleux et exaltant. Donc à compter d’aujourd’hui, plus rien ne pourra m’arrêter. Attachez vos tuques avec de la broche, ça va brasser! 

Je vous souhaite à tous une merveilleuse journée, et surtout, de croire en vos talents et de poursuivre vos rêves.

mardi 2 octobre 2012

Inspiration/respiration


Vous savez, cet instant juste entre le sommeil et l'éveil, où on fait les rêves les plus étranges, dont on risque de se souvenir dès le lever? Et bien ça m'arrive tout le temps et j'adore ces moments d'inspiration complètement déjantée! Puisque mon chéri se lève habituellement une bonne demi-heure avant moi, j'ai donc droit tous les matins à un réveil tout en douceur, suivi d'une courte période satisfaisant ces critères d'inspiration. J'ai même déjà lu que certains artistes, dont des auteurs, profitent eux aussi de ces moments de semi-éveil pour y puiser des idées dont profitera leur créativité. 

Mais voilà, depuis le début de l'été, comme chaque été, ces douces périodes euphoriques sont interrompues par des éternuements, mon nez qui coule, mes yeux qui piquent, etc. Allergie saisonnière, quand tu nous tiens! Je dois alors me lever aussitôt éveillée, car ça devient impossible de rester couchée et de me rendormir alors que je mets à éternuer et à me moucher sans cesse. Dernièrement, je commence à peine à souffler, par le nez s'il vous plaît, c'est le retour à la normale, et je commence petit à petit à revivre ces folies inspirées de mon subconscient. C'est génial, et ça me manque tellement lorsque je ne les ai pas pour commencer ma journée que déjà, je me sens un peu plus sereine.

C'est fou hein? La plupart des gens tendent à se plaindre de cette période de l'année: moins d'ensoleillement, pluie fréquente, températures de plus en plus froides. Certains dépriment carrément. Mais moi, je jubile! Finies les allergies. D'ailleurs, j'aime bien la fraîcheur de l'air, on dort beaucoup mieux qu'en pleine chaleur. C'est le retour d'Hélène inspirée! 

Bon automne à tous.