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Blogue de Hélène Arsenault


vendredi 18 octobre 2013

Assez des campagnes de peur!

J’ai peur des gens qui ont peur. Affolés de tout et de rien, emprisonnés dans un carcan de craintes, ils regardent le monde derrière ce voile obscurcissant.

Et si on lui opposait l’amour? En se mettant à la place de l’autre, en le regardant avec le cœur, on a vite fait de le comprendre, de s’expliquer ses gestes, et de l’aimer pour qui il est et ce qu’il a vécu. Ainsi il devient plus facile d'amorcer un véritable dialogue, de faire valoir son point de vue.

En ce moment, je me sens entourée de campagnes de peur. On tente de me convaincre que telle infamie n’entraînera que du mal, et les tenants de l’opposition agissent exactement de la même façon, avec un discours inverse. Cessons les inepties, que diable!

À titre d’exemple, la vaccination des tout petits. Vous pensiez à autre chose, n’est-ce pas? Et vous n’avez pas totalement tort.

Un camp, la science et la médecine, tente de me convaincre du bien-fondé de cette grande percée du vingtième siècle : la vaccination. En protégeant la population, on a pu éradiquer certaines maladies infantiles, réduire beaucoup d’autres, et éviter des morts et d’importantes séquelles à long terme. Voilà un beau discours, mais la raison pour laquelle on l’entend de plus en plus, c’est que ses défenseurs craignent que la population cesse de se faire vacciner, et à ce moment on se trouve aux prises avec un sérieux problème de santé publique, comme une pandémie. Alors, rendons le message le plus effrayant possible, parce que si les gens cessent une seconde de trembler, ils risquent de minimiser l’importance du vaccin et sa protection à l'échelle de la société. Tout est une question de statistiques.

Mais les anti-vaccineux y vont d’arguments à plus petite échelle. Est-ce que ce vaccin est sécuritaire pour mon enfant, pour moi? Qu’est-ce qu’il contient? Ces produits s'avèrent-ils dangereux? Quels sont les effets secondaires qui ont été observés dans la population? Et c’est là que le bât blesse, puisqu’on a tendance à s’attarder sur chaque cas ou quelque chose à mal tourné, ou il y a eu des morts ou des effets indésirables importants, se disant que JE pourrais être le prochain, ou pire, mon enfant. Ce sont des questions et des préoccupations valides. N’empêche, la personne qui choisit de ne pas faire vacciner son enfant, dans notre société, bénéficie de la protection globale des autres. Ils crient haut et fort que les maladies causent moins de torts que les effets secondaires « rapportés » et « non rapportés » possibles des vaccins, puisque leurs enfants n’ont jamais été vraiment malades. Chance, ou opportunisme? Si tout le monde suivait leur exemple, où en serait-on? Qu'en est-il des médicaments, opérations et autres avancées médicales, si on n'avait plus confiance dans le corps médical, nous serions laissés a nous-mêmes. J’ai travaillé quelques mois en études cliniques, et je peux vous dire que je n’accorde pas ma confiance à 100 % au système médical qui, comme bien d’autres, comporte des failles. Par contre, je continue de faire confiance à mon médecin, en tant que conseiller avisé et non un maître absolu devant lequel je me prosterne, attendant ses divines instructions.

D’un côté comme de l’autre, on a peur. Peur de ce qui pourrait arriver si… Moi, j’aimerais juste qu’on me donne de vraies réponses sans tenter de me convaincre, ou de me faire peur. J’apprécie lorsqu’on me dirige vers des pistes de solution, sans me tenir par la main, ou prendre des décisions à ma place. Ainsi, l’idée que je me ferai à l’aide de documentations et de réflexion se verra solide et étoffée, basée sur mes valeurs et celles de ma famille. Chacun a le droit de décider pour lui-même. Laissons donc la peur de côté une minute, et allons au fond des choses, là où la vérité ne cherche qu’à éclore. Si avant de s’enflammer, on réfléchissait et on considérait la position adverse, il y aurait bien moins de conflits et davantage de solutions saines, ne croyez-vous pas?


Information, désinformation. Malheureusement, on ne vit pas dans une société idéale. Un jour peut-être…

vendredi 4 octobre 2013

Les paroles restent, les écrits s'envolent

La semaine passée, j’ai reçu la visite de mes parents. Mon père venait de faire un grand ménage dans mon ancienne chambre qui lui sert maintenant de bureau, et il a trouvé enfoui au fond de mon garde-robe tout un tas de paperasses qu’il m’a rapporté pour que j’en dispose à ma guise.

Parmi les enveloppes qui sentent le moisi, je retrouve plusieurs vieux bulletins scolaires, des travaux, des mentions d’excellence et autres prix académiques, des certificats et notes de cours de mes années au sein des cadets de l’armée, ainsi que mon application pour le collège militaire, en cinquième secondaire. Le plus drôle est sans contredit une autobiographie que j’ai écrite en premier secondaire, et que je n’arrive plus à retrouver dans la pile ce matin, comme si elle s’était volatilisée. J’aurais aimé en citer quelques phrases, alors vous vous en tirez à bon compte, pour cette fois.

Tandis que je feuilletais toutes ces archives inestimables, j’ai fait quelques constats (outre le fait que les bulletins ont bien changé) :
Un — Depuis le tout premier bulletin jusqu’à l’âge adulte, j’ai toujours eu de très bons résultats et d’excellents commentaires de mes professeurs qui n’avaient que de bons mots à dire sur mon travail et mon comportement.
Deux — la seule chose dont ma mère se rappelle depuis toutes ces années, c’est ce professeur de religion en secondaire deux, une sœur, qui l’avait appelée à la maison pour lui dire que j’étais impolie, que je répondais en classe, et qu’en bref j’étais plutôt mal élevée. On serait portés à croire que c’était l’adolescence, mais il n’en est rien. Selon moi, et en toute objectivité totalement subjective, je crois encore aujourd’hui que mon comportement exceptionnel durant ses classes relevait du professeur. Je n’ai jamais vraiment pifé cette sœur trop rigide, qui me mettait tout sur le dos parce que je riais chaque fois que mon voisin de classe faisait le pitre, mais lorsqu’elle se retournait, il jouait l’enfant de choeur. Au final, c’était toujours moi qui écopais, trop ricaneuse pour passer inaperçue.

Donc, en relisant mes vieux bulletins, vous excuserez mon éclat de rire en tombant sur cette note d’un de mes professeurs du primaire : « Fillette polie et délicate, toujours à son affaire. » Puis plus tard dans l’année scolaire : « Hélène est toujours intéressée! Hélène se conduit très bien. »  D’où mon troisième constat : Les écrits s'envolent, les paroles restent? Je crois qu'il est important de valoriser les bons coups des enfants et d’éviter de ressasser les moins bons moments, c’est ainsi que l’estime se bâtit ou se démolit. J’y suis particulièrement sensible, et je passe par toute une gamme d’émotions en réalisant d’où je viens, et le chemin parcouru, et qu'est-ce qui reste en mémoire après toutes ces années.  

J’en ai eu, des institutrices avec du flair. Durant ma toute première année scolaire, le professeur m’avait donné la côte « Digne de mention », soit la meilleure évaluation possible, dans les rubriques Savoir parler, lire et écrire, dépassant les attentes. Apparemment, elle avait dit à ma mère qu’elle me voyait en lettres, tandis qu’elle avait prédit à ma sœur une carrière dans les chiffres. Ma sœur allait étudier en administration pour devenir comptable, tandis que je m’obstinais avec les sciences. Ma mère n’a partagé cette information avec moi que lorsque j’ai abandonné mon doctorat après un an, et que je lui ai confié vouloir écrire. Mieux vaut tard que jamais, pourrait-on dire, mais j’ai fini par le savoir et ça m’a fait plaisir.

Tout ceci pour dire que si les enseignants possèdent une réelle influence sur nos enfants, ce sont les parents qui restent, tout au long de leur vie, ceux à qui les enfants veulent plaire, ressembler ou de qui ils souhaitent se distinguer. Je choisis d’être celle qui encouragera ses enfants à s’épanouir dans leurs propres talents et aptitudes, si cela m’est possible. Et ça signifie d'écrire toutes les occasions où j'ai été fière de mes enfants pour arriver à m'en rappeler plus tard, je le ferai avec grand plaisir.