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Blogue de Hélène Arsenault


mardi 30 juillet 2013

Le travail c’est la santé?

Je méditais dernièrement sur l’énoncé : « Le travail, c’est la santé? »Puisque ces derniers temps, je ne peux échapper au boulot qui ne me laisse aucun répit, je me questionne sur ma relation au travail.

Mes parents ont bûché toute leur vie, et des décennies pour les mêmes employeurs, une réalité que je n'ai pas connue. Déjà petite, en me préparant pour l’école, je me demandais comment ils arrivaient à se lever et rentrer au boulot tous les jours de semaine, sans relâche, sans jamais prendre de journées de maladie ou si peu, avec quelques maigres semaines de vacances par année. Je me disais que cette vie-là ne me conviendrait jamais. J’ai toujours eu besoin de changement. S'il ne s'agissait pas de mes études ou mon emploi, ça s'appliquait à mes amours, mes logements, mes voyages, n’importe quoi pour me dépayser au quotidien. Allergique à la routine.

En vieillissant, il faut croire que je m’assagis. Je réalise de plus en plus que cet énoncé sur le travail me rejoint. Mais attention, pas n’importe quoi, n’importe comment. On ne parle pas du Goulag du bonbon, ni d’un quotidien rempli de tâches répétitives et abrutissantes. Il me semble que ces procédés ne donnent vraiment rien de bon, quoi qu’on passe tous par là une fois au moins dans sa vie. Mais travailler pour se garder occupé, actif, utile surtout : oui! Rien de mieux qu’une journée remplie de l'entrée jusqu’à la sortie du bureau, sentir qu’on contribue à la société, qu’on est apprécié, idéalement. Dans ces cas-là, l’emploi peut procurer une sensation de bien-être et de satisfaction, voir de réalisation. Maintenant, imaginons un peu ceux qui passent leurs journées à réaliser leurs rêves, à écrire par exemple, ceux-là flottent sur un nuage en permanence-rappelons-leur donc combien ils sont chanceux, voulez-vous? Parce que je devine qu’ils l'oublient trop souvent.

Dernièrement, on annonçait ici que travailler plus longtemps et se stimuler les neurones aidait à prévenir l’Alzheimer. Tant mieux! Sauf pour la partie bosser de plus en plus longtemps, si on déteste son job, c’est vraiment du supplice. À l’opposé, si on arrive à retirer une satisfaction de son travail, même alimentaire, alors oui je crois qu’il peut contribuer à la santé et à maintenir les capacités physiques et mentales, au-delà de l'âge de la retraite. La regrettée Susan Jeffers, l’une de mes auteures favorites d'ouvrages de développement personnel, conseillait d’ailleurs dans son livre « Tremblez, mais osez », que si l’on n’occupait pas pour le moment un emploi motivant ou satisfaisant, on pouvait toujours « Faire comme si » c’était le poste le plus motivant du monde en s’y investissant à 100%. Soudain, notre environnement s'en retrouve métamorphosé par notre changement d’attitude, ce qui nous rapproche chaque jour d’un milieu de vie plus accueillant, sain et épanouissant.

À ceux qui en ont la chance, toutefois, le mieux reste encore la célèbre citation de Confucius :

« Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. » 

mercredi 17 juillet 2013

Chasseuse de fantôme

Le weekend passé, je visitais mes parents à Rimouski, j’ai donc omis mon billet du vendredi. Je vous servirai donc un récit des événements qui m’ont occupé l’esprit ces derniers jours.

Vendredi soir, après les embrassades, les retrouvailles, les mises à jour, le souper de fête de ma mère au resto, je me suis installée à l’heure du coucher dans le véhicule récréatif de mes parents. C’est bien plus pratique ainsi pour tout le monde, je n’ai pas à réclamer mon ancienne chambre transformée en bureau, et mes parents n’ont pas à tout chambarder. Je m’installe à mon aise dans le « batabago » devant la maison, je lis une petite demi-heure puis je me couche. Mais peu de temps après, une lueur, un clignotement me fait sursauter. Étrange. La lumière vient d’une maison voisine. Je me colle le nez à la fenêtre et j’observe un moment ce qui a attiré mon attention et qui m’empêche de dormir. Il s’agit en fait du luminaire d’entrée du domicile des voisins qui clignote, au début lentement, puis plus rapidement. À mon grand étonnement, je vois le clignement devenir plus sporadique, s’arrêter temporairement puis reprendre. Je me demande ce qu’ils foutent, là–dedans. Difficile à dire, il n’y a aucun autre éclairage visible, ni au salon ni à l’étage. Y a-t-il même quelqu’un dans la maison? Une voiture est garée devant, alors qu’ils en possèdent deux.

Le clignotement de la lumière d’entrée se poursuit durant plusieurs minutes. Les propriétaires tentent-ils de vérifier un problème électrique? À 23 h 30, vraiment? Je suis de plus en plus intriguée, parce que le rythme du clignotement ne correspond à rien qui paraisse délibéré, ou qui ressemble à un quelconque test. Du morse? Voyons! Aussitôt je m’esclaffe de mon imagination débridée. Et pourtant… l’idée qui me semble la moins farfelue dans tout ce qui me passe par la tête, c’est la présence d’un poltergeist dans cette demeure! Laissez-moi vous expliquer pourquoi.

Lorsque j’étais adolescente, l’une de mes amies très demandée pour garder les enfants avait réclamé mon aide pour la remplacer un soir chez un client, et j’avais été surprise d’apprendre qu’il s’agissait de voisins. Ils avaient un petit garçon d’environ trois ou quatre ans, je les connaissais peu, et puisque je n’étais habituellement pas disponible pour garder les enfants, ils n’avaient jamais songé à me le demander. J’ai acquiescé.

Durant la soirée, le bambin s’est montré très gentil et agréable, sauf à l’heure du coucher. Lorsque j’ai dû insister pour qu’il monte se brosser les dents et se coucher, il s’est exécuté à contrecœur. Mais tout en grimpant l’escalier, il s’est soudainement arrêté net, s’est retourné vers moi qui le suivant pas à pas et m’a regardé d’un air si maléfique que j’en ai eu des frissons dans le dos. Je n’aurais jamais cru qu’un petit enfant comme lui pouvait avoir l’air aussi diabolique. Bref, il m’a épouvantée d'un seul regard. Lorsque j’en ai parlé à mon amie, parce que digne de mention, elle m’a confié qu’elle aussi avait vécu là-bas deux ou trois trucs à faire dresser les cheveux sur la tête. Une fois entre autres, parce que le jeune garçon l’aimait bien, il avait décidé de lui montrer son trésor, lequel il gardait précieusement caché sous son lit. Lorsqu’il a déballé ce qu’il cachait dans un paquet de linge à vaisselle, mon amie a peiné à retenir une expression horrifiée en le voyant manier un énorme couteau de cuisine dangereusement affûté. Elle a préféré se désintéresser de l'objet, mettre vite le petit au lit en l’encourageant à ranger son « trésor » à sa place, qu’elle est ensuite passée reprendre lorsqu’il dormait à poings fermés. Hélas, je ne me rappelle plus très bien quelle a été la réaction des parents lorsqu’elle leur a dit, mais je soupçonne que ça ne les a pas choqués outre mesure. De fiers descendants de la famille Adams?

J’avais en tête toutes ces étrangetés entourant ce garçonnet et cette maison lorsque j’ai observé les lumières clignoter. Ce n’était plus la même famille qui y vivait, mais qui sait d’où ces comportements et manifestations provenaient? Mon esprit en quête de sensations fortes a fait le reste.

Le lendemain, j’en ai parlé à mon père, pour déterminer s’il avait déjà observé quelque chose du genre chez ces voisins. Non, et nul n’arrivait à expliquer le phénomène, à part l’évident « problème électrique ». Puis, je me suis rappelée d’un article du Writer’s digest qui soulignait que les écrivains gagnaient à repousser leur zone de confort et à prendre des risques pour apprendre quelque chose de nouveau, vivre le sentiment d’exaltation de se faire attraper à un endroit qui nous est interdit ou simplement oser faire quelque chose qu'on n'aurait pas normalement fait. Voilà ma chance! J’ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes et de sonner à la porte suspecte dès le lendemain : « Bonjour, je suis Hélène, la fille des voisins. Vous n’auriez pas remarqué des problèmes étranges avec vos appareils électriques, les lumières, ou quoi que ce soit d’autre? Des objets qui bougent de façon inexpliquée peut-être? »

Quoi, vous croyez que je suis cinglée? Bien sûr que je n’en ai rien fait, quoique j’aie été drôlement tentée. Si ça n’avait été du risque d'embarrasser mes parents (eh oui même à mon âge, ça continue ces culpabilités-là), je pense que j’aurais pu m’y résoudre. Mais au final, j’ai opté pour tester la reproductibilité des observations. Je me suis assise à mon poste le lendemain soir, et j’ai guetté. J’ai guetté, en regardant l’heure, de temps à autre. Puis je me suis réveillée au grand soleil (le toit ouvrant était ouvert- oups!) avec un mal de dos terrible.  


Rien à rapporter ce deuxième soir. Est-ce à dire qu’il n’y a rien eu? Qu’il n’existe rien d’étrange dans cette maison on ne peut plus ordinaire? Je l’ignore, mais j’aurais vraiment voulu que l'incident se répète et que je sois témoin de quelque chose d’insolite. Moi je me considère comme l’agent Mulder, je VEUX croire, mais je ne suis encore tombée sur rien qui soit digne de motiver mes croyances dans les phénomènes paranormaux. Ce n’est pas fini, je te garde à l’œil, toi le poltergeist de la maison de Rimouski!

vendredi 5 juillet 2013

Camping, leçons de vie et règlements

Le weekend passé, nous avons profité du congé de trois jours pour camper en famille. Le parc de la Sepaq, Oka pour ne pas le nommer, se montre bien invitant et sa plage très belle et bien entretenue, mais les multiples avertissements en lien avec l’herbe à la puce m’ont laissée perplexe. Voici la coupable :

Nous avons eu tôt fait d’identifier l’herbe en question, bien qu’avec un certain degré d’incertitude, pour nous apercevoir qu’il y en avait partout, mais partout sur le terrain, et qu’il fallait se montrer particulièrement vigilants à son endroit. On nous recommandait de déambuler à l’intérieur de notre zone de campement et dans les sentiers seulement, et surtout ne pas traverser dans les sous-bois pour prendre un raccourci lors de nos déplacements.

Rassurez-vous, personne parmi les nôtres n’a vécu d’incident traumatique impliquant cette plante indésirable et une quelconque partie de leur anatomie, mais peu s’en est fallu. Avec des enfants, nous avons opté pour leur donner des consignes claires. Mais en observant les autres campeurs, je me suis fait certaines réflexions.

Devant un règlement, surtout un interdit, il y a différents types de réactions qui en disent long sur la psyché des contrevenants. La majorité ira dans le sens du règlement, même s’ils ne comprennent pas, ne sont pas d’accord, ou ne mesurent pas les implications de la désobéissance. Ils suivent docilement. Mais lorsque, malgré toutes les affiches et mises en garde, on observe des gens qui bravent l’interdit en traversant par les sous-bois avec leurs enfants, on peut se demander laquelle de ces catégories s’applique à eux :

  1. Ceux qui y foncent en toute connaissance de cause savent identifier la méchante plante en question, ils l’ont bien reconnue et ont déterminé que cet endroit offrait un passage sécuritaire. Ou encore ils se sont vêtus de pantalons et de bottes recouvrant complètement leurs jambes pour se prémunir du danger bien réel. Ici pas de problème.
  2. Les inconscients qui ignorent les affiches, directives et mises en garde prodiguées par les agents du parc. Ou ils ne savent pas lire, mais ça n’excuse pas tout. Le pire c’est que les affiches s’adressent principalement à eux!
  3.  Les rebelles, eux, s’en fichent, soit parce qu’ils souhaitent braver l’autorité et les règles qu’ils croient ne s’appliquent pas à eux (ils sont dus pour une petite surprise), ou qu’ils ne croient pas vraiment que ça sera si désagréable de se frotter contre de l’herbe à la puce et décident de l'expérimenter (voir 2e catégorie). Ou encore, tiens, ils croient en une théorie du complot de la part du gouvernement visant à les contrôler à leur insu (pour éviter qu’ils ne détruisent la flore, par exemple). Ça pourrait se valider, mais il faudrait tout de même se renseigner avant de foncer tête baissée.


Bref, certains seront mûrs pour une belle leçon de vie en peu de temps puisqu’ici, le risque associé au règlement s'envisage concrètement. Dans tous les cas, l’expérience me ramène à l’ordre et aux règlements. Personnellement, je n’aime pas suivre les règles aveuglément, j’aime comprendre pourquoi on me les impose, et pourquoi elles auraient raison d’être. Au besoin, je vais la discuter ou la négocier (comme mes enfants, tiens!) puisque le questionnement est sain et fait partie l’apprentissage. Je sais me montrer raisonnable, mais franchement, le plus souvent les règles sont appliquées à l’ensemble pour couvrir la bêtise d’une minorité, et c’est navrant. Suis-je la seule à penser à franchir le feu de circulation rouge, la nuit à trois heures du matin, après avoir fait mon arrêt complet et constaté qu’il n’y a pas âme qui vive dans les parages? Oui, mais les caméras de surveillance nous voient, alors on ne passe pas à l'action.


Je rêve d’un futur où les règles seraient réduites au strict minimum, et où l’on pourrait se fier au bon sens de chacun pour conserver l’ordre existant. Utopique, n’est-ce pas? J’en rêve tout de même, ça personne ne peut l’interdire, n’est-ce pas?