Description

Blogue de Hélène Arsenault


jeudi 15 août 2013

Plus ça change...

Lors de mon dernier séjour à Rimouski, j’en ai profité pour faire un petit pèlerinage dans mon ancien patelin, mon lieu de naissance, soit la paroisse de Nazareth. Ça faisait des années que je n’étais pas passée par mon ancien domicile, probablement une quinzaine d’années, sans doute. Il s’en passe des choses, en ce temps.

J’habitais sur ce qu’on appelait à l’époque la rue de l’Église, et ma maison était justement située juste en face de l’église de Nazareth. J’adorais vivre à proximité de l’église. Les dimanches, on assistait (pas toujours) à la messe, on avait qu’à traverser la rue. Et puis le samedi, en été, on était aux premières loges pour observer les mariés à leur sortie, en fait on n’en avait que pour la mariée, comme toutes les petites filles. J’y ai été baptisée, y a été confirmée aussi avant de changer de paroisse. Jolie petite église très traditionnelle, toute blanche, au décor bleuté à dorures. Deux de mes cousines s’y sont mariées.

Vous imaginerez ma surprise lorsque j’y ai aperçu cette enseigne devant la bâtisse :


Eh oui, depuis 2009 l’édifice a été converti en espace de bureaux, et elle est présentement occupée par un groupe œuvrant en toxicomanie. À Rimouski, il n’y a plus guère que la grande cathédrale, dans la basse-ville, qui offre encore la messe dominicale pour les rares catholiques encore pratiquants. Du coup, celle-ci n’est pas la seule église à tomber en désuétude.

Puis j’ai remarqué qu’à la droite de la bâtisse, le presbytère de mon enfance a été converti en CPE. Ironie du sort, là où aujourd’hui se trouvent des jeux extérieurs pour enfants, il y avait dans mon enfance de magnifiques pins matures qu’on s’évertuait à tenter d’escalader jusqu’à ce que le bedeau sorte du presbytère pour nous en chasser. Comme quoi le site était prédestiné à amuser les jeunes.

La rue de l’Église à changer de nom, le numéro de porte a été décalé ce qui fait que rien de mon ancienne adresse ne subsiste, à part peut-être le code postal.

J’habitais avec ma famille dans ce logement, au deuxième étage. Ma meilleure amie du primaire vivait juste au-dessous. Nous étions inséparables, du moins jusqu’à ce qu’elle et sa famille ne déménagent au Nouveau-Brunswick. Nous n’avions que huit ans, alors la correspondance a été de courte durée et nous nous sommes perdues de vue. Lulu, tu me manques toujours!

Peu de choses demeurent de mes souvenirs juvéniles. Si vous passez par là, allez jusqu’au bout de la rue maintenant nommée Rouen, au bas de la côte, et vous verrez une enseigne de site panoramique marquant un petit sentier. Il longe en fait le cimetière derrière l’église où j’allais jouer étant petite, montant les pierres tombales comme autant de chevaux de bataille. Le sentier y était déjà mais on croyait qu’il n’appartenait qu’à nous. Je ne me souviens plus si la vue sur le fleuve et l’île St-Barnabé a changé, mais ça correspond à peu près à ce que c’était à l’époque.  


Toute cette beauté naturelle à quelques pas de chez moi, et il me semble que j’en ai si peu profité. Bref plus ça change, plus c’est méconnaissable. Mais aussi longtemps qu’il restera quelqu’un pour se souvenir, alors l’esprit de ces belles années d’insouciance demeurera comme le paysage qui les ont accompagnées. 

5 commentaires:

  1. La mémoire est un merveilleux prisme qui nous permet d'assouvir nos élans de nostalgie...!
    A plus, belette.

    RépondreSupprimer
  2. Beau billet, Hélène. J'aime l'émotion qu'il contient. Bravo. :))

    RépondreSupprimer
  3. Beau billet et jolies photos. J'adore ce coin de pays. :)

    RépondreSupprimer
  4. Ginette Filteau16 août 2013 à 09:28

    Tu es chanceuse Hélène, tu as plein de beaux souvenirs reliés à ton enfance. Tu nous les as fait partager et c'était très agréable de te lire. C'est vrai que c'est un très beau coin de pays!!!

    RépondreSupprimer
  5. @Tous: Merci de passer. J'ai des problèmes techniques avec l'informatique présentement alors je commente brièvement. Les photos pourraient être meilleures, je les ai prises de mon cellulaire en passant. Mais oui c'est un coin qui me laisse nostalgique.

    RépondreSupprimer