J’en étais à ma
troisième participation, et très probablement la dernière. La première fois
avait été magique. J’étais prête à écrire mon tome 2 de l’histoire que j’avais
déjà en cours, j’avais joué toutes les scènes importantes dans ma tête et je
disposais de beaucoup de temps pour écrire, ce qui fait qu’en deux semaines à
peine j’avais déjà terminé mes 50 000 mots. La deuxième année, ça s’est
déjà un peu moins bien passé. Je me demandais si je devais entamer le tome 3 de
ma série ou écrire quelque chose de totalement différent. J’avais entendu dire
qu’il est préférable de ne pas trop s’avancer dans les séries avant d’être
publiée, parce qu’une fois qu’on trouve un éditeur et qu’on travaille avec un
directeur littéraire, il arrive de prendre différents tournants qui changent la
suite, sans parler du style et de l’évolution de l’auteur. Je me suis donc
convaincue que je devais écrire autre chose, si ce n’était que pour me prouver
que j’en étais capable. J’ai ainsi pondu un texte de science-fiction que
j’avais en tête, mais qui ne se tenait pas complètement. Je n’y ai pas retouché depuis plus d’un an et j’ignore ce que j’en ferai.
Pour ma troisième
participation à l’événement de novembre, j’ai cette fois opté pour un roman qui
se situe dans l’univers de mes premiers tomes, mais dans le futur, ce qui je
crois règle plusieurs problèmes liés à la trame générale de ces premiers fruits
de mes efforts littéraires. Si ça s’est bien déroulé, je me suis tout de même
sentie bousculée dans le temps, et j’ai vécu toutes les failles imaginables de
ces délais imposés sur l’organisation de la pensée et du récit.
La beauté du Nanowrimo
réside entièrement dans l’abandon littéraire, dans la créativité sans trop de
temps d’arrêt pour se questionner. Pour les novices, c’est utile car ça permet
de passer outre ses blocages et hésitations, pour concentrer ses efforts à
atteindre les 50 000 mots et se sentir vainqueur d’avoir enfin atteint un objectif
de taille. Remporter ce défi aide à se sentir plus confiant en ses capacités à
achever un ouvrage, bien que ce ne soit que le début. Mais lorsqu’on l’a fait
quelques fois, les récompenses sont moindres, et les lacunes plus importantes.
J’aurais aimé prendre
plus de temps pour réfléchir à mes blocages, et lorsque j’en trouvais la
solution, parfois ça nécessitait de retourner en arrière pour effectuer
quelques corrections, mais je n’en avais pas le temps. La quantité de travail,
une fois le nano terminé, demeure immense, car le projet n’est pas terminé et
les corrections dans le fil du récit sont nombreuses. Voilà pourquoi je vous
dirai bel et bien « Ceci est mon dernier Nano! » avec la voix de
Dominique Michel, juste pour me garder une petite porte de sortie hein!