Description

Blogue de Hélène Arsenault


vendredi 21 mars 2014

Trop c'est comme pas assez

En février dernier, je rattrapais mon retard dans la série Unité 9, écoutant toutes les émissions que j’avais manquées en rafale, lorsque je suis tombée sur ce petit article du Writer’s digest. En gros, on y discute de ces défauts qu’on prête aux personnes et qui les rendent plus humains, plus crédibles, en équilibrant leurs qualités. Sauf lorsque ça va trop loin. Tout personnage, bon ou méchant, qui verse dans le très rébarbatif, devrait posséder un petit côté qui l’excuse, qui nous le rend plus sympathique, du genre « Il tue des gens, oui mais il s'agit de meurtriers, et regarde comment il prend soin des enfants de sa petite amie, au fond il est plutôt héroïque! » – voir Dexter, un excellent modèle qui sied à ce propos. Comme le protagoniste ne devrait jamais représenter un collage de toutes les vertus imaginables, il lui faut quelques tares qui viendront lui nuire ou le hanter, le placer en situation de conflit et rendre son histoire plus captivante. De même, l’antagoniste a besoin de quelques qualités pour nous le rendre plus vraisemblable. Après tout, personne n’est ni tout bon, ni tout méchant, sauf dans les contes pour enfants peut-être, et même là.

En lisant ceci, Unité 9 en tête, le personnage de Normand Despins, ce détestable directeur de prison, m’est venu spontanément à l’esprit. Depuis le début de la série, j’ai du mal à le saisir. Quelqu’un peut-il vraiment se montrer toujours aussi rigide, aussi antipathique, avec les détenus, certes, mais aussi avec tous ses employés et collaborateurs qu’il regarde de haut? L’introduction de sa fille trisomique dans la première saison a joué son rôle à merveille, nous nous sommes tous émus devant ce père aimant. Avec la deuxième saison, on en apprend davantage sur son couple, alors qu’il « congédie » sa femme en prétextant qu’ils ne veulent pas la même chose dans la vie, sans effusion ni larmes ni émotion aucune. La dame en question se laisse expulser de son chez-soi blanc immaculé sans trop protester, probablement habituée à s’en remettre à ce directeur intransigeant? Nul ne le sait. Bref, l’homme prend unilatéralement cette décision qui affectera bien sûr la vie de cette charmante fille trisomique qui se retrouve ballottée entre deux foyers, celui de son père et le nouveau de sa mère, dont on n’entend pas parler. C’est secondaire. Un instant : l’est-ce vraiment? Je n’arrive pas à gober qu’une jeune fille, trisomique ou non, dont le père travaille beaucoup et qui passe beaucoup de temps avec sa mère depuis sa naissance, va simplement s’adapter à cette nouvelle situation en gardant le sourire. Je n’attends que le moment où toutes ses décisions vont exploser au visage de Despins, mais non, rien. Je suis déçue. Personne ne peut se montrer aussi rigide et s’en sortir indemne dans ses relations intimes, familiales et professionnelles. Personne ne peut traiter ses collègues avant autant de mépris et dormir tranquille. Ça n’est pas crédible. En ce sens, je m’attends très bientôt à un retournement très négatif concernant ce personnage détestable, sinon c’est simplement trop frustrant pour le téléspectateur qui se sent floué.


Le juste retour des choses représente sans doute le seul élément qui pourrait contrebalancer un méchant absolu, à la Voldemort. Si à la fin de l’histoire, il perd ou il meurt, le lecteur en sortira satisfait. Qu’en pensez-vous?

mercredi 12 mars 2014

Le mauvais livre

Depuis l’automne passé, je suis devenue adepte des prêts de livres numériques à ma bibliothèque municipale. J’y cherche des titres récents, surtout lorsque la date de tombée de ma chronique littéraire approche et que j’ai besoin de nouveautés à me mettre sous la dent. Il semble que les livres numériques arrivent effectivement bien plus tôt que les versions papier, qui elles passent par un rite obligé d’étiquetage, de reliure et de catalogage, avant d’être posées sur la tablette pour mon bon plaisir. Les prêts numériques ont l’avantage de la rapidité d’accès dans le confort de mon salon, mais les choix sont indéniablement plus restreints. N’empêche, j’y déniche souvent quelques bijoux, et j’espère qu’avec le temps la majorité des publications, sinon la totalité, sera disponible en format numérique pour la liseuse.

Cela dit, je suis tombée récemment sur un livre intrigant d’une personne que je ne connais que virtuellement et qui m’invitait à lire sa dernière publication. Déjà, la couverture m’attirait peu, mais je m’intéresse à mes collègues écrivains et je désirais l’encourager.

Dès les premières pages, j’ai été désenchantée, le sujet me semblant peu original et surexploité. J’ai persévéré.

Après deux chapitres, je désespérais. Le roman n’est pourtant pas si mauvais en soi, l’écriture n’est pas si mal, le sujet peut même apparaître intéressant pour qui n’en a pas une overdose, mais dans l’ensemble, ce sont tous ces clichés qui apparaissent dès le début du livre qui m’ont rebutée. Je me demandais si je tenais vraiment à terminer cette lecture, lorsque je me suis rappelé les conseils de plusieurs grands, dont Stephen King et Dany Laferrière, de mémoire. Ils recommandent de se farcir de temps à autres des mauvais livres, des livres mal écrits, parce que ça aussi, ça fait partie de notre éducation d’écrivain, et qu’il y a beaucoup à tirer des mauvais livres.


En effet, en lisant ce titre, j’ai relevé plusieurs clichés qui ne m’auraient pas sauté aux yeux s’ils avaient été parsemés ci et là à petite dose, et desquels je n’aurais pas été à l’abri avant qu’ils ne me repoussent de la sorte. Lire des bons livres, ça éduque, mais ça mine parfois la confiance en soi, on peut finir par se dire qu’on n’arrivera jamais à écrire aussi bien que cet auteur qu’on admire. Mais un mauvais livre rappelle qu’il faut rester vigilant face à l’usage de clichés, des tournures de phrases démodées ou ringardes, des grossières caricatures de personnages. Alors je remercie secrètement cet auteur que je ne nommerai pas, mais j’avoue que malgré mes bonnes intentions, je n’ai pas dépassé les cinquante pages. Meilleure chance la prochaine fois! 

jeudi 6 mars 2014

Nouvelles de février d'une fille pas pressée

Ça semble officiel : je suis passée de ma résolution de l'an passé de bloguer une fois par semaine à une fois par mois... ou moins! Ce n'est pas volontaire, seulement que je n'ai pas grand-chose à dire. Dans ce temps-là, il est préférable de se taire. C'est très symptomatique chez moi des périodes où j'écris ou réécris intensément. Je plonge tellement dans mon univers que j'ai peu d'intérêt à en ressortir pour communiquer avec le monde extérieur, j'en fais le strict minimum. Mais je sens que la période d'isolement tire déjà à sa fin, puisque je recommence à lire les médias sociaux plus régulièrement.

Le mois de février est passé en trombe, et j'ai vu le mois changer sur le calendrier avec la réalisation que je n'avais rien du tout posté pour le mois le plus court de l'année. J'ai beaucoup travaillé sur mon roman, en fait j'ai tout réécrit jusqu'à la fin, avec la réécriture complète du dernier chapitre. Maintenant, il me restait à revoir ce damné début. J'ai commencé mais malheureusement, la relâche scolaire est arrivée et avec elle, oui une semaine de vacances mais l'impossibilité d'écrire dans le jour, avec mes deux enfants aux fesses. Le soir, je suis exténuée! Vivement que reviennent les journées normales, pour que je me consacre à l'écriture à temps partiel à nouveau, ça me manque. 

Sinon, la relâche se passe très bien. On flâne en pyjama une partie de la journée, on passe du temps « entre filles » on sort un peu, on joue à des jeux de société, on se fait des blagues, on essaie un maximum de recettes dans le livre G cuisiné d'Annie Brocoli : on s'amuse bien, et on relaxe. 

L'un des moments « marquants » de février a été de refaire la déco de la chambre de ma petite dernière de 5 ans. Malgré notre résolution de vendre la maison plus tard, et donc de repeindre et redécorer pour que ce soir neutre comme en homestaging, je n'ai pas voulu imposer mes choix à ma petite qui tenait à avoir des murs roses. Nous avons donc choisi deux tons de rose, un plus foncé pour une cimaise le long du mur, partageant la surface en deux : le haut est blanc et le bas est rose pâle. C'est tout à fait mignon et très « petite fille », surtout avec les autocollants de Hello Kitty qu'elle m'a demandé de lui acheter et qui font toute la différence à petit prix et ça se recolle n'importe où, ça fait plusieurs heureux dans la maison! En voici un aperçu.

Le hic, c'est qu'en peignant la cimaise, installée dans le sous-sol, à un point j'ai trimbalé la petite canne de peinture rose « pitahaya » ouverte — vous me voyez venir? — jusque dans la toute nouvelle salle d'eau du sous-sol fraîchement faite de moins d'un an, pour y récupérer mes pantoufles. C'est là que la canne m'a glissé des mains. Il y avait (et a toujours) de la peinture rose partout : sur tous les murs sans exception recouverts de papier peint, donc irrécupérables, sur la nouvelle toilette, sur le nouveau lavabo, sur la nouvelle vanité, et le plus gros sur le carrelage tout neuf, et sur moi. Disons que rose pitaya, ça jure avec le décor, et qu'il me faudra me résigner à tout refaire le papier peint avant longtemps. Mais bon, quand on regarde sous un certain éclairage, ça peut être joli... J'en ai encore dans les oncles d'orteils.

Sur ces mots, j'inclus en prime le lien à ma chronique lecture du journal Sans papier pour le début mars, dont je ne suis pas du tout certaine d'aimer le nouveau format :


À bientôt, j'espère.