Récemment je me suis abonnée au journal numérique gratuit du Writer’s digest. Je cherche toujours
un équivalent en français accessible, si vous avez des suggestions n’hésitez
pas. Avec l’abonnement on obtient présentement une copie numérique du livre « 70 solutions aux erreurs d’écriture » de Bob Mayer (traduction libre). J’ai donc rapidement parcouru le document en quête de
réponses à ma sempiternelle question : mais que manque-t-il encore à mon
roman?
J’avais déjà quelques idées sur la question, des lecteurs
m’ont bien pistée, mais il reste que parfois je détecte un problème tout en
ignorant comment l’aborder. Ce petit guide m’a inspirée en allumant quelques
lanternes dans ma matière grise endormie. J’en rapporte ici quelques éléments. Notez
que les interprétations des points représentent les miennes et non celles tirées
textuellement du livre en anglais.
Première partie :
les erreurs dans les gestes
1-Ne pas commencer. Ça semble évident, mais trop d’aspirants
écrivains reportent indéfiniment leur projet pour toutes sortes de raisons, ils
sont intimidés par l’ampleur de la tâche, attendent l’inspiration, l’apocalypse,
qui sait! On comprend pourquoi ça constitue une erreur, et on sait bien qu’il
faut s’y mettre sans attendre « le moment opportun » qui ne viendra
jamais. Préparer son projet et l’écrire, tout simplement, sinon on restera un « wannabe »
auteur avec un tas de regrets.
2- Ne pas terminer. Lorsque le travail est presque achevé, c’est
difficile d’arriver à la fin et surtout de résister à l’appel des corrections à
n’en plus finir. Selon le test de personnalité Myers-Briggs, certaines
personnes sont orientées sur les résultats, d’autres sur les processus. Si l’on
fait s'identifie à cette deuxième catégorie (ce qui est mon cas, selon toute
vraisemblance), une solution consiste à de ne pas entreprendre un autre projet
avant d’avoir terminé le premier. Honnêtement, j’ai déjà essayé cette méthode
et ça ne fonctionne pas pour moi. Il ne me reste qu’à me maîtriser et à cesser
de changer des choses, ou d’examiner à la loupe les autres points sur la liste
pour trouver ce qui manque à mon roman.
3-Abuser des groupes d’auteurs (ou des médias sociaux). En
passant notre temps à discuter de notre projet, débattre de l’analyse de notre
projet et à analyser en retour ceux des autres, on écrit moins. Alors, assurons-nous
au moins de passer plus d'heures à écrire qu’à en discuter!
4-Oublier le lecteur. Certains novices écrivent davantage
pour eux-mêmes que pour les lecteurs. C’est ben plate à dire, mais personne n’a
envie de connaître notre vie, même déguisée en roman. Il existe des journaux
personnels pour ça et aussi la thérapie! Nous détacher de l’histoire et des
personnages aide à développer notre perspective.
5-Penser qu’on est l’exception à la règle. Il apparaît
illusoire de croire en débutant dans le métier que l’on se situe au-dessus des
règles. C’est bien d’être différent, de se démarquer, ce qui n’empêche pas que
l’on doive apprendre les rouages du métier.
6-Ne pas briser les règles. En assimilant les rouages du
métier, avec toutes ses conventions, on peut en venir à choisir sciemment de s'en
affranchir, mais de façon justifiée, parce que ça sied au propos ou illustre
quelque chose d’original- pas uniquement pour se montrer différent. Cela
peut-être souhaitable lorsqu’on comprend d’abord les usages, et qu’on assume sa
décision et ses conséquences.
7-Refuser d’apprendre. Trop d’aspirants auteurs s’inscrivent
à des ateliers et des cours de création littéraire pour obtenir une validation
sur leurs écrits et non pour se perfectionner. À la première critique ils se
ferment. Pourtant, les auteurs à succès continuent d’apprendre à tous moments. Garder
toujours un esprit ouvert aux nouvelles méthodes, informations et critiques.
8-Laisser son ego se déchaîner. Attention aux rêves de
succès, car on risque d’être déçus! Le quotidien d’un écrivain se passe en solitaire
dans 99% du temps, et laisse peu de place aux louanges, félicitations et
soirées mondaines!
9-Méconnaître la différence entre l’artisan et l’artiste. On
croit parfois qu’on sera adulé dès nos débuts, sans avoir assimilé les bases de
l’écriture. C’est en forgeant qu’on devient forgeron, et pourtant en ce qui a
trait à notre art, on imagine que n’importe qui peut y arriver du premier coup…étrange
non? Écrire, encore écrire, toujours écrire pour perfectionner son art.
10- Attendre les bonnes dispositions pour s'y mettre. Ces
bonnes dispositions, le bon moment, l’inspiration ne viendront peut-être
jamais. Un professionnel écrit aussi régulièrement que possible, peu importe
son humeur.
11-Ne pas gérer son horaire adéquatement. Si on ne trouve
jamais de temps pour notre passion, ou pas suffisamment, c’est que d’autres
priorités prennent le dessus sur l’écriture. Il n’y a pas de grand secret ici :
faire de la place aux priorités, et s'il s'agit réellement d'une priorité, il
faut lui accorder une attention à sa hauteur, ce qui implique de sacrifier des
activités moins importantes.
12- Ignorer l’enseignement des grands maîtres. Pour bien saisir
l’art, il ne suffit pas d’écrire, mais aussi de s’inspirer des œuvres des
maîtres que l’on admire. Décortiquer leur travail et même leur vie, étudier en
détail et même recopier des passages de leurs œuvres pour s’imprégner d’un style
recherché nourrit l’aspirant auteur et enseigne mieux qu’une lecture sur le
sujet.
Voilà pour la première partie : les gestes. Sous peu
la deuxième partie : L’idée. J’espère que ces notes vous seront utiles,
qui sait (voir point 7 : Refuser d’apprendre!). Et bonne écriture!
Pour en savoir plus sur cette publication, vous pouvez communiquer
avec moi à : lnase@hotmail.com