La semaine passée, j’ai
reçu la visite de mes parents. Mon père venait de faire un grand ménage dans
mon ancienne chambre qui lui sert maintenant de bureau, et il a trouvé enfoui
au fond de mon garde-robe tout un tas de paperasses qu’il m’a rapporté pour que
j’en dispose à ma guise.
Parmi les enveloppes qui
sentent le moisi, je retrouve plusieurs vieux bulletins scolaires, des travaux,
des mentions d’excellence et autres prix académiques, des certificats et notes
de cours de mes années au sein des cadets de l’armée, ainsi que mon application
pour le collège militaire, en cinquième secondaire. Le plus drôle est sans
contredit une autobiographie que j’ai écrite en premier secondaire, et que je n’arrive
plus à retrouver dans la pile ce matin, comme si elle s’était volatilisée. J’aurais
aimé en citer quelques phrases, alors vous vous en tirez à bon compte, pour
cette fois.
Tandis que je
feuilletais toutes ces archives inestimables, j’ai fait quelques constats (outre
le fait que les bulletins ont bien changé) :
Un — Depuis le tout
premier bulletin jusqu’à l’âge adulte, j’ai toujours eu de très bons résultats
et d’excellents commentaires de mes professeurs qui n’avaient que de bons mots
à dire sur mon travail et mon comportement.
Deux — la seule chose
dont ma mère se rappelle depuis toutes ces années, c’est ce professeur de
religion en secondaire deux, une sœur, qui l’avait appelée à la maison pour lui
dire que j’étais impolie, que je répondais en classe, et qu’en bref j’étais
plutôt mal élevée. On serait portés à croire que c’était l’adolescence, mais il
n’en est rien. Selon moi, et en toute objectivité totalement subjective, je
crois encore aujourd’hui que mon comportement exceptionnel durant ses classes relevait
du professeur. Je n’ai jamais vraiment pifé cette sœur trop rigide, qui me
mettait tout sur le dos parce que je riais chaque fois que mon voisin de classe
faisait le pitre, mais lorsqu’elle se retournait, il jouait l’enfant de choeur.
Au final, c’était toujours moi qui écopais, trop ricaneuse pour passer inaperçue.
Donc, en relisant mes
vieux bulletins, vous excuserez mon éclat de rire en tombant sur cette note d’un
de mes professeurs du primaire : « Fillette polie et délicate,
toujours à son affaire. » Puis plus tard dans l’année scolaire : « Hélène
est toujours intéressée! Hélène se conduit très bien. » D’où mon troisième constat : Les écrits s'envolent, les paroles restent? Je crois qu'il est important de valoriser
les bons coups des enfants et d’éviter de ressasser les moins bons moments, c’est ainsi que
l’estime se bâtit ou se démolit. J’y suis particulièrement sensible, et je
passe par toute une gamme d’émotions en réalisant d’où je viens, et le chemin
parcouru, et qu'est-ce qui reste en mémoire après toutes ces années.
J’en ai eu, des
institutrices avec du flair. Durant ma toute première année scolaire, le
professeur m’avait donné la côte « Digne de mention », soit la
meilleure évaluation possible, dans les rubriques Savoir parler, lire et écrire,
dépassant les attentes. Apparemment, elle avait dit à ma mère qu’elle me voyait
en lettres, tandis qu’elle avait prédit à ma sœur une carrière dans les
chiffres. Ma sœur allait étudier en administration pour devenir comptable,
tandis que je m’obstinais avec les sciences. Ma mère n’a partagé cette
information avec moi que lorsque j’ai abandonné mon doctorat après un an, et
que je lui ai confié vouloir écrire. Mieux vaut tard que jamais, pourrait-on dire,
mais j’ai fini par le savoir et ça m’a fait plaisir.
Tout ceci pour dire
que si les enseignants possèdent une réelle influence sur nos enfants, ce sont
les parents qui restent, tout au long de leur vie, ceux à qui les enfants
veulent plaire, ressembler ou de qui ils souhaitent se distinguer. Je choisis d’être
celle qui encouragera ses enfants à s’épanouir dans leurs propres talents et
aptitudes, si cela m’est possible. Et ça signifie d'écrire toutes les occasions où j'ai été fière de mes enfants pour arriver à m'en rappeler plus tard, je le ferai avec grand plaisir.
Trop ricaneuse pour passer inaperçue, hein? Ah oui, j'ai eu ce problème-là moi aussi! :p
RépondreSupprimer@Gen: ça m'a suivi longtemps, ouaip!
RépondreSupprimerJ'adore ce billet, et plus particulièrement le dernier paragraphe.
RépondreSupprimerSuis 100% d'accord avec toi. :)))
@Sylvie: Pas toujours évident mais je crois qu'il faut tirer des enseignements de tout ce qui nous arrive, bon et moins bon. ¸On n'a jamais fini d'apprendre à être parent n'est-ce pas?
RépondreSupprimerMoi aussi, j'ai bien aimé le dernier paragraphe. Être fier de ses enfants. Les aider à trouver leur chemin. C'est ça notre rôle! :)
RépondreSupprimer@Isa: Lorsque tout va bien on prend les bons côtés pour acquis, c'est si facile d'oublier ça!
RépondreSupprimerEncourager les enfants dans ce qu'ils font de positif, c'est vraiment une bonne idée! D'habitude, la négativité ne mène à rien de bon de toutes façons... Encourager nos enfants à développer leurs propres talents et aptitudes, c'est notre rôle en tant que parents, mais j'ose espérer que ce soit aussi l'intention des enseignants en milieu scolaire. L'éducation ne doit pas être un bourrage de crâne, mais plutôt une opportunité pour l'enfant de découvrir toutes les potentialités qui sont latentes en lui, il me semble.
RépondreSupprimer@Maëlle: Je pense que c'est la différence entre un professeur de qui on se rappelle plus tard, et les autres qu'on oublie. J'espère en trouver bon nombre le parcours de mes enfants.
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