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Blogue de Hélène Arsenault


lundi 14 juillet 2014

Prix littéraire Pauline Gill 2014

L'été avance à grands pas et j'oubliais de parler de ce concours! À ses débuts, le concours de nouvelles littéraires Pauline Gill s'adressait aux 50 ans et plus, mais depuis quelques années déjà, il est ouvert à tous. Madame Gill lance ce concours à ma bibliothèque locale de Saint-Hubert alors je me fais un plaisir de partager pour ceux qui l'auraient manqué. À gagner:  1000$ (1er prix), 500$ (2e) et 300 (3e). Faut s'y mettre parce qu'on a jusqu'au 29 août seulement pour soumettre nos textes!

Toutes les informations sont ici:


Prix littéraire Pauline GIll 2014

Bonne chance!

lundi 2 juin 2014

Bonnes nouvelles, mauvaise nouvelle

Au début du mois de mai, je vous ai laissés avec un billet peu réjouissant sur mes perspectives de terminer mon projet en cours. Contre toute attente, j’ai terminé mon projet vendredi passé! J’en suis très fière, depuis le temps que je planchais là-dessus. Sans prendre le temps de fêter ça, j’ai déjà envoyé le texte à quelques bêta-lecteurs et je me suis remise à la tâche.

Ce manuscrit, j’en avais déjà fait lire une version antérieure à mes proches, et je savais que l’attente serait difficile. C’est pourquoi j’ai commencé à travailler le soir même sur le plan d’un tout nouveau projet. C’est un truc qui me trottait en tête depuis plusieurs mois, et qui m’est inspiré d’une situation vécue au travail il y a plusieurs années. J’en ai fait une véritable histoire de épic-fantasy, du moins je l’espère, en plaçant mon ancien patron à la place du tyran (ce qu’il était), et on peut s’attendre dès les premiers chapitres à un lot de têtes coupées, représentant les mises à pied successives que j’ai vécues là-bas. Ça a l’air de rien comme ça, ou encore d’une petite revanche, mais à part ces détails très communs je reste dans la fiction. Je m’inspirerai toutefois de cette angoisse que j’ai ressentie lorsqu’on a vu, sans préavis, les premières têtes rouler, de ce sentiment ambivalent que ressentent les survivants (Dieu merci, mais pourquoi suis-je épargnée, moi?), et de la rancœur dirigée unanimement vers les hautes instances. J’ai bien hâte de m’y mettre, ce sera une vraie partie de plaisir.


Sur une autre note, j’ai reçu une nouvelle très décevante au milieu du mois de mai, à l’effet que le journal le Sans papier de la Téluq fermera définitivement ses portes virtuelles. L’équipe de communication en place va se tourner vers de nouveaux défis (encore inconnus) et ce journal qui informait les étudiants depuis quinze ans cessera d’exister. Puisque nous n’étions qu’un grand nombre de bénévoles, il n’y a pas de suite pour nous et ça m’attriste énormément. Ce journal m’a fait confiance lorsque je me lançais dans l’écriture, il m’a permis de m’exprimer sur la place publique et de grandir mon lectorat, m’a enseigné les bases du journalisme, avec dates de tombées, travail avec des correcteurs, révisions, sans oublier ces très intéressantes rencontres avec les autres collaborateurs du Sans papier deux fois par an. N’empêche, l’avenir nous réserve autre chose, j’en suis certaine. De mon côté, j’ai bien l’intention de continuer de lire ces romans québécois dont j’écrivais les critiques dans mes chroniques « Plumes d’ici », dans l’espoir de pouvoir bientôt trouver une nouvelle plateforme pour les présenter. Ce n’est qu’un au revoir. 

vendredi 9 mai 2014

Persévérer, encore et toujours

Dernièrement, j’ai sérieusement remis en question mon envie d’écrire. Depuis trop longtemps, j’ai l’impression de tourner en rond, je n’arrive pas à terminer ce premier roman sur lequel je travaille depuis trop longtemps.

J’ai pourtant participé à trois Nanowrimo, à part ce premier roman, et écrit autant de nouveaux projets, ça m’a tenue en haleine pour un bout de temps, mais il faut dire que deux de ces projets étaient reliés à ce premier roman, dont je ne vois pas la fin. Quant au troisième, je l’ai laissé de côté parce que je l’ai écrit d’abord pour me faire plaisir, j’affectionne le sujet, mais il n’a rien d’original et je ne vois pas ce que je pourrais en faire. Un jour peut-être.

Je me retrouve donc encore et toujours devant ce premier tome, à contempler son abandon, parce que depuis le temps, si ça devait aboutir à quelque chose, ça aurait abouti, non? Je l’ai retourné de tous bords, tous côtés, mais certains projets demeurent irrécupérables, et c’est peut-être le cas ici. Je dis peut-être, parce que je n’ai pas mis une croix définitive dessus encore. J’y ai trop investi pour déterminer sa valeur.

Ces derniers mois, je me suis tout de même questionnée sur mon désir d’écrire, m’imaginant à quoi ressemblerait mon existence sans l’écriture, qui a pris une place centrale dans mon quotidien. Au final, j’avais l’impression de ne plus me connaître, de perdre mon identité. Trop déprimant.

Il y a quelques années, lors d’un atelier pour le travail, une animatrice nous demandait de nous présenter en nommant deux choses importantes qui nous définit comme personne. Seulement deux choses, ça devait ramener à l’essentiel. Alors j’ai choisi de me présenter d’abord comme une maman, parce qu’avoir des enfants a changé ma vie, et plus littéralement que la plupart des femmes. Depuis que j’ai des enfants, j’ai abandonné ma carrière traditionnelle en sciences, je suis devenue marraine d’allaitement bénévole, puis aujourd’hui je travaille pour cet organisme en allaitement. Je ne pourrais œuvrer là si je n’étais pas d’abord une mère, et ça a changé toute ma vie professionnelle, mon rapport avec l’argent, avec la communauté, et ça a ouvert les yeux sur mes priorités. La deuxième chose que j’ai mentionnée en me présentant, c’était que j’écris. Écrire me fait voir le monde sous un autre angle. Lorsque j’entends une conversation dans la salle de bain, j’imagine déjà le contexte autour, et comment l’intégrer dans mon histoire en cours. Toute anecdote racontée à portée d’oreilles pourrait être immortalisée sur papier. Toute nouvelle connaissance pourrait être amalgamée à un personnage de roman ou de nouvelle, lui procurant un aspect plus authentique. L’écriture me rend plus curieuse, à l’affût des nouveautés, de l’insolite, du fonctionnement de la société jusqu’à la psyché humaine.


La portée de l’écriture dans ma vie n’est pas qu’une simple question d’heures consacrées à cette activité, mais plutôt tout un schème de pensée au centre de mon quotidien. Comment arriverais-je à me reconstruire, si je devais abandonner l’idée d’écrire? C’est tout bonnement impensable. Plutôt continuer d’écrire, sans pression, et sans objectifs précis de publication, mais abandonner, c'est hors de questions.  

lundi 28 avril 2014

"Writing Fantasy and Science Fiction"

Depuis quelques mois, je traîne de la patte. J’ai déjà parlé de mes difficultés à réviser le début de mon roman en cours ici, ce qui a miné mon moral et mon envie d’écrire. Pis v’l’à tu-pas qu’on s’abonne à Netflix! Mautadine de Netflix, c’est ta faute si j’écris pus!

Bon, je me reprends. Dernièrement, à la fin d'une nouvelle série sur Netflix, je me suis sérieusement enguirlandé moi-même en me promettant de ne plus y remettre le nez avant que j’aie achevé mon manuscrit. Et pas d’excuse! Ça a été long, j’ai dû me ligoter à mon fauteuil pour taper jusqu’à ce que je retrouve un semblant de solution à mes problèmes d’inspiration. Puis tout bonnement, ou plutôt à l’affût d’une distraction valable qui me soustrairait à cette tâche pénible, mes yeux se sont posés sur un livre, sur ma table de chevet depuis des mois. « Euréka! Une échappatoire! » me suis-je exclamée.

Il s’agit en fait d’un ouvrage de Orson Scott Card, Philip Athans et Jay Lake intitulé « Writing Fantasy and Science Fiction », paru en 2013. J’avais déjà lu une autre version française de la première partie datant de 2001, par Orson Scott Card, celui même qui nous a donné "La stratégie de Ender". L’auteur reprend ici les mêmes trucs et astuces pour les écrivains de SFF, mais bonifiés avec des informations sur ce marché et les mondes du steampunk, la fantasy, la magie. Dommage qu’on n’y aborde pas autant la science-fiction, mais les conseils sont à propos et très intéressants.

C’est ainsi que je suis tombée sur une information des plus pertinentes à mon cheminement, alors je partage cette partie. Il s’agit du quotient MIPE, qui définit le type d’histoire qu’on écrit. Connaître ce paramètre permet entre autres de déterminer quand l’histoire doit commencer, et quand elle doit se terminer pour mieux équilibrer la narration. En cas de doute, il s’agit de se demander ce qui importe pour nous, dans l’histoire, et ce qui nous a procuré le plus de plaisir à écrire.

M= Milieu. C’est l’histoire où un héros part à l’aventure et découvre un monde nouveau, comme Gulliver, Le magicien d’Oz ou Herland dont j’ai déjà parlé ici. L’histoire débute lorsque le héros rencontre un monde étrange, il le découvre, et l’histoire se termine lorsqu’il quitte ce nouveau monde pour retourner chez lui, rapporter ce qu’il a trouvé ou le garder secret, c’est selon.

I= Idée. Il s'agit du modèle type des mystères et romans policiers. Une question est posée, une énigme (exemple, un meurtre), au début de l’histoire. Les protagonistes tentent de découvrir la réponse à cette question, et le livre prend fin lorsque c’est fait. Assez simple, voilà pourquoi de nombreux auteurs prennent plus de largesse avec ce style que les autres, parce que le modèle est si bien connu qu’on peut se permettre quelques variantes. Par exemple, montrer un pan de vie de la victime avant sa mort plutôt que débuter l’histoire lorsque le corps est retrouvé. Ça s’applique également aux chasses au trésor, et bien d’autres recherches mythiques et romans d’aventures.

P= Personnage. Ici, le protagoniste vivra une transformation dans son milieu de vie, sa place dans sa communauté changera. Par exemple, je pense à la série « Les chroniques de Prydain » de Loyd Alexander, qui décrit le jeune Taran, un « assistant gardien de cochon » rêveur au départ qui deviendra, grâce à sa bravoure et ses qualités héroïques, un véritable guerrier et même roi. L’histoire de personnage débute au moment où un événement ou la décision du personnage, inconsciente ou non, le poussera à entreprendre une transformation, et se termine lorsque ce nouveau statut est atteint.

E= Événement. Dans une histoire d’événement, l’équilibre établi (du monde ou de la petite vie d’un personnage) est mis en péril. L’histoire débute non pas lorsque cet équilibre est menacé, mais lorsque le protagoniste qui a le pouvoir de restaurer l’ordre entre en scène; elle s'achève lorsque un nouvel ordre (ou plus rarement, l'ancien) est établi. Songez au « Seigneur des Anneaux ». Ici, M. Card met en garde contre la tentation d’ajouter un prologue, toujours trop long et inutile, selon lui. Personne n’a envie de lire le prologue qui met en place le débalancement du monde et tout son historique, alors qu’on pourra plutôt le découvrir petit à petit par les yeux du protagoniste.  


Voilà ce qui m’a intéressée. Si je me souvenais du fameux quotient MIPE du premier ouvrage sur l’écriture de Orson Scott Card, j’ignorais encore à quel point il me serait utile, et comment l’appliquer aux débuts et fins d’histoires. Ça me donne un fichu coup de pouce et je me sens prête à redémarrer les moteurs, à plein régime! 

vendredi 21 mars 2014

Trop c'est comme pas assez

En février dernier, je rattrapais mon retard dans la série Unité 9, écoutant toutes les émissions que j’avais manquées en rafale, lorsque je suis tombée sur ce petit article du Writer’s digest. En gros, on y discute de ces défauts qu’on prête aux personnes et qui les rendent plus humains, plus crédibles, en équilibrant leurs qualités. Sauf lorsque ça va trop loin. Tout personnage, bon ou méchant, qui verse dans le très rébarbatif, devrait posséder un petit côté qui l’excuse, qui nous le rend plus sympathique, du genre « Il tue des gens, oui mais il s'agit de meurtriers, et regarde comment il prend soin des enfants de sa petite amie, au fond il est plutôt héroïque! » – voir Dexter, un excellent modèle qui sied à ce propos. Comme le protagoniste ne devrait jamais représenter un collage de toutes les vertus imaginables, il lui faut quelques tares qui viendront lui nuire ou le hanter, le placer en situation de conflit et rendre son histoire plus captivante. De même, l’antagoniste a besoin de quelques qualités pour nous le rendre plus vraisemblable. Après tout, personne n’est ni tout bon, ni tout méchant, sauf dans les contes pour enfants peut-être, et même là.

En lisant ceci, Unité 9 en tête, le personnage de Normand Despins, ce détestable directeur de prison, m’est venu spontanément à l’esprit. Depuis le début de la série, j’ai du mal à le saisir. Quelqu’un peut-il vraiment se montrer toujours aussi rigide, aussi antipathique, avec les détenus, certes, mais aussi avec tous ses employés et collaborateurs qu’il regarde de haut? L’introduction de sa fille trisomique dans la première saison a joué son rôle à merveille, nous nous sommes tous émus devant ce père aimant. Avec la deuxième saison, on en apprend davantage sur son couple, alors qu’il « congédie » sa femme en prétextant qu’ils ne veulent pas la même chose dans la vie, sans effusion ni larmes ni émotion aucune. La dame en question se laisse expulser de son chez-soi blanc immaculé sans trop protester, probablement habituée à s’en remettre à ce directeur intransigeant? Nul ne le sait. Bref, l’homme prend unilatéralement cette décision qui affectera bien sûr la vie de cette charmante fille trisomique qui se retrouve ballottée entre deux foyers, celui de son père et le nouveau de sa mère, dont on n’entend pas parler. C’est secondaire. Un instant : l’est-ce vraiment? Je n’arrive pas à gober qu’une jeune fille, trisomique ou non, dont le père travaille beaucoup et qui passe beaucoup de temps avec sa mère depuis sa naissance, va simplement s’adapter à cette nouvelle situation en gardant le sourire. Je n’attends que le moment où toutes ses décisions vont exploser au visage de Despins, mais non, rien. Je suis déçue. Personne ne peut se montrer aussi rigide et s’en sortir indemne dans ses relations intimes, familiales et professionnelles. Personne ne peut traiter ses collègues avant autant de mépris et dormir tranquille. Ça n’est pas crédible. En ce sens, je m’attends très bientôt à un retournement très négatif concernant ce personnage détestable, sinon c’est simplement trop frustrant pour le téléspectateur qui se sent floué.


Le juste retour des choses représente sans doute le seul élément qui pourrait contrebalancer un méchant absolu, à la Voldemort. Si à la fin de l’histoire, il perd ou il meurt, le lecteur en sortira satisfait. Qu’en pensez-vous?