Un petit livre résumant les rectifications de l’orthographe
m’est récemment tombé sous la main alors je l’ai parcouru, un peu sceptique,
pour en terminer la lecture conquise, bien qu’avec certaines réserves. Je me
disais au départ que les rectifications n’existaient que pour accommoder ceux
qui ne savent pas écrire, et c’est là un bien affreux préjugé, je l’admets!
Mais il faut bien s’y faire, nos enfants apprendront les rectifications à l’école
aussi nous devons suivre l’évolution des normes. Si la plupart des révisions me semblent
logiques et justes, ou du moins faciles à mettre en pratique, quelques-unes me
laissent encore perplexe. Voici un résumé de ce que j’en ai retenu.
D’abord, il y a les soudures de mots tels entretemps,
entrejambe, intraveineux, socioéconomique, etc. Ça va, facile à appliquer et à
retenir.
Les mots étrangers et onomatopées perdent leurs tirets ou s’uniformisent,
tels hotdogs, tamtam, statuquo par exemple. Le mot étranger doit être implanté
dans la langue pour bénéficier de ce statut d’orthographe, alors il y aura
toujours des exceptions.
L’écriture des adjectifs numéraux s’uniformise, on met des
tirets pour relier tous les termes. Exemple : mille-trois-cent-
vingt-et-un, cent-soixante-quinze. J’ai
même commencé à écrire les chèques avec cette orthographe au travail et
personne ne s’en est aperçu. J’admets que c’est gênant, est-ce qu’on croit que
je me suis mise à faire des fautes tout à coup et qu’on n’ose pas le soulever
devant moi? Hum hum.
Pluriel des noms composés : le deuxième nom prend le
pluriel même s’il s’agit d’un nom qui ne se multiplie pas, par exemple, des
chasse-neiges, même si on chasse la neige et non les neiges. Ça n’a aucun sens, mais c’est comme ça. Au
moins on ne se pose plus la question, mais l’ancienne règle me semblait plus
logique et facile à appliquer.
Aussi, on uniformise certains mots pour les faire
correspondre à leur prononciation : crèmerie, évènement, règlementer etc. Une
petite partie de moi en est bien déçue, moi qui me targuais de faire la « smath »
en indiquant à qui veut l’entendre que l’affiche de la crémerie du coin était erronée,
et maintenant je devrai me taire!
Ça se corse avec l’accent circonflexe qu’on enlève sur
plusieurs i et u lorsqu’il n’apporte aucune différence de prononciation,
exemple : le mois aout, abime, fraicheur, flute, et la liste est longue.
C’est bien simple, j’ai du mal à l’écrire ici et à laisser les mots comme ça,
comme une tache sur mon papier. La fraicheur du mois d’aout me plonge dans l’abime.
C’est laid. Mais plus j’écris ces mots, moins c’est difficile. C’est comme une
nouvelle mode : on passe tranquillement de l’horreur à l’acceptation à l’adhésion,
à force d’en être entouré.
Alors comme toute bonne règle, celle-ci a son lot
d’exception : dû, mûr, sûr et dans certaines formes verbales lorsqu’il y a
danger de confusion entre les verbes (croît) ainsi que dans les passés simples.
On déplace aussi le tréma sur le u plutôt que le e dans
aigüe, ambigüe, contigüe et ainsi de suite, puisque c’est une erreur très répandue
et que c’est l’endroit le plus propice pour entendre l’accent tonique, alors
c’est plus logique ainsi. Mais attention, on ajoute des trémas sur
certains mots maintenant pour en clarifier la prononciation, ainsi on
écrira : gageüre, argüer, envergeüre. Je n’ai pas encore digéré cette règle-là
non plus, mais bon.
Plus évident : on met des accents aigus sur les mots
étrangers lorsque la prononciation l’exige, exemple : révolver, pizzéria,
égo, véto, déjà très utilisés et acceptés.
Certaines incohérences sont rectifiées : dissoute-
dissout et non dissous; ognon et non plus oignon, exéma, nénufar etc.
Bref, il suffit de s’acheter un bon et fiable Antidote ou
équivalent, l’ajuster en mode « graphie rectifiée » et voilà, on
apprendra à chaque texte, chaque correction qui finira par faire son bout de
chemin dans notre cerveau et nos habitudes de vie. C’est ce que j’ai commencé à
faire en mode hybride, puisque l’ancienne graphie est bien sûr tout à fait
acceptable et ne constitue pas une erreur, loin de là. Mais pour apprendre la
nouveauté, il faut s’y plonger alors allons-y franchement. Je me suis
finalement procuré le Grand vadémécum de l’orthographe moderne recommandée, de
Chantal Contant, qui saura sans doute m’être utile au fil de ma transition à l’orthographe
rectifiée. Mais au départ c’est avec le petit guide « Les rectifications
de l’orthographe du français » de C. Contant et R. Muller que j’ai fait
mes premiers pas et c’est celui que je recommanderais si vous réussissez à
mettre la main dessus. Les explications des règles sont bien plus claires dans
ce guide pour tous.
À ce point je me
demande quand même quelles sont les positions des éditeurs sur ce sujet, et
recevront-ils un texte en orthographe rectifiée de la même façon qu’en graphie
traditionnelle? Et vous, qu’en pensez-vous?
Pour plus d'information:
www.nouvelleorthographe.info
Pas eu de commentaire sur ce sujet? Pourtant, sujet très important qui touche tout le monde. En ce qui me concerne, tant que l'ancienne orthographe sera acceptée, je ne me casse pas la tête à étudier la nouvelle. Quand Antidote me fait remarquer que le mot devrait s'écrire comme ceci plutôt que comme cela, je l'écoute très rarement. Je suis comme toi, il y a des manières d'écrie auxquelles je ne me fais pas. Je ne voudrais pas être instituteur ou éditeur!
RépondreSupprimer... ou traductrice!
RépondreSupprimerMerci ClaudeL! En effet, c'est ce que je me dis depuis longtemps mais dernièrement j'ai découvert comment ça n'a rien de bien sorcier, alors certains petits ajustements peuvent se faire, tranquillement pas vite. Et je ne voudrais surtout pas être correctrice, pour faire écho à ton commentaire!
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