Après avoir lu Seki, j’avais
envie de dire :
« Avertissement de santé publique : Le contenu de ce livre créé la
dépendance. Si vous vous retrouvez face à la magnifique couverture du livre,
évocatrice d’un autre monde, à cette typographie attrayante, ne faites pas un
pas de plus, retournez-vous vite et fuyez à toutes jambes! Fuyez, vous dis-je!
Je vous aurai avertis! »
Pour moi il est déjà trop tard, j’ai succombé
dès les premières pages aux personnages crédibles et multidimensionnels, au
conflit intense et toujours croissant qui oppose deux sœurs qui n'arrivent plus
à communiquer. Je n’avais aucune chance, je suis donc condamnée à me procurer
dès leur sortie tous les prochains tomes de la série, à les lire en deux jours
et à les faire dédicacer à la première occasion par l’auteur à la calligraphie
douteuse (de son propre aveu).
Patrice Cazeault mise sur la profondeur des
personnages et rend avec brio les deux points de vue opposés de ses
protagonistes, Seki et Myr, qui se découvrent l'une l'autre dans l’adversité.
L’aînée, Seki, s’accommode bien de l’occupation des Tharisiens sur la colonie
humaine d’Averia et y trouve son compte, tandis que sa jeune sœur Myr se
rebelle contre l’autorité de toutes les façons possibles, prônant la violence
pour mettre fin à l’occupation Tharisienne. Leurs positions s’expliquent au fil
du roman et leurs origines nous sont dévoilées, ce qui nous attache aux
personnages. La toute fin m’a particulièrement touchée, c’était bien trouvé!
Les personnages sont centraux dans ce roman
aussi, on arrive presque à oublier que c’est de science-fiction dont il s’agit.
À part la présence des Tharisiens, de leurs désintégrateurs qu’on voit très peu
à l’oeuvre, et des vaisseaux spatiaux, on pourrait transplanter cette histoire
sur terre à n’importe quelle époque et l’intensité des émotions demeurerait.
Cette particularité aura le don de plaire à un plus grand public, quant à moi
j’aurais bien aimé y trouver plus d’éléments de l'imaginaire foisonnant de
l'auteur.
Petit point qui m’a irritée, et j’ose à peine
l’aborder, ça ne se fait pas, mais je le dois, il le faut, c’est une question
de principe! Je dois vous dire, chers lecteurs, que Seki elle-même pose un
geste dès les premières pages, un geste impardonnable, vous m’excuserez de le
dire. Mais c’est là, noir sur blanc, et je ne peux l’ignorer. Seki, dans un
moment d’égarement sans doute, elle…elle. Ah! Courage! Voilà, page 17 :
Seki jette un pamphlet dans la POUBELLE! Quoi, pas de déchiqueteur-recycleur sur
Avéria? Pas de désintégrateur-synthétiseur? Peut-être que le contenu de la
poubelle s’y retrouve plus tard, qui sait.
À part ce manquement à mon éthique écologique
(:p), Seki est très bien ficelé, la narration est fluide et le contenu,
accessible à tous lecteurs. Sans oublier le journaliste hilarant et trop
curieux pour son propre bien qui vient pimenter la sauce en même temps qu'il
offre des informations importantes sur la politique Tharisienne et la censure
journalistique. Seki saura plaire aux jeunes
lecteurs comme aux moins jeunes.
Pour suivre l'évolution de la série, il y a le
blogue de l'auteur: http://avisdexpulsion.blogspot.ca/ et
le site Facebook: https://www.facebook.com/averia.tharisia
Wow, Hélène! J'adore ce que tu as vu dans le roman, ta perception des personnages...
RépondreSupprimerEt ta critique est vraiment drôle, en plus! Commencer ton billet en disant aux lecteurs de fuir, j'ai bien ris ;))
Sincèrement, merci. J'ai les meilleurs lecteurs, et tu me le rappelles x1000 aujourd'hui.
Oh, et je veillerai à ajouter une scène où Seki recycle dans le prochain tome, promis :)
@Pat: LOL! Merci à toi d'avoir écrit ces merveilleux romans. La critique d'Annika suivra dans un avenir rapproché, probablement plus sobrement.
RépondreSupprimerQuel beau billet, Hélène, dont je partage le point de vue à 100%. C'est vrai qu'Averia, c'est bon et bien écrit.
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